Après 2 reports successifs, l’opération de libération des voies publiques pour la fluidité de la circulation dans la capitale, a démarré hier sur les 2 rives du fleuve Djoliba. Sur la rive droite du Niger, le déguerpissement concernait la devanture des Halles de Bamako. Là-bas, la démolition des kiosques et hangars a débuté vers 6h30, explique Amadou Dagnon, contrôleur à la Brigade urbaine pour la protection de l’environnement (BUPE).  Exécutée par les services techniques de la mairie du district avec l’appui des forces de l’ordre (police, gendarmerie), l’opération a touché environ 2000 kiosques et hangars massés le long de la route qui passe devant la station Total (route Niamakoro) à l’autogare de Sogoniko.

Le déguerpissement a été reporté par deux fois par les pouvoirs publics afin de laisser du temps à la concertation avec les commerçants détaillants. La méthode s’est avérée payante parce que tous les kiosques et hangars démolis par le bulldozer, avaient été auparavant vidés de leurs marchandises avant la date-butoir, relève Amadou Dagnon. Seront prochainement touchés par l’opération sur la rive droite tous les kiosques et hangars dressés entre l’autogare de Sogoniko et les services de la protection civile, toutes les installations commerciales situées à moins d’un mètre de la chaussée et bâties sur les caniveaux.

Lors des négociations entre le ministère du Commerce et les commerçants détaillants, il avait été question d’installer les déguerpis sur la chaussée qui traverse les Halles de Bamako. L’initiative a provoqué un dialogue de sourds entre deux groupes de détaillants à l’intérieur des Halles. Les négociants dont les magasins bordent la chaussée estiment que cette mesure leur porte préjudice. Seyba Fomba, l’un d’entre eux, juge que la décision a été prise unilatéralement. « Nous vendons les mêmes marchandises que ceux qui seront installés devant nous. Ce n’est pas une question de place puisque le marché aux légumes est vide et que beaucoup de magasins cherchent acquéreurs », tonne-t-il.

Koman Samaké, le président de l’association des détaillants des Halles, souligne que tout recasement implique une sensibilisation. « C’est à la dernière minute que nous avons été informés de la mesure de déguerpissement. Au départ, nous n’étions pas concernés. Nous demandons à être recasés là où on nous a mis, sur la grande chaussée du marché, parce que nous payons impôts et taxes. Nous voulons être dans le marché et non hors du marché. Nous n’avons pas les moyens de payer les magasins », se plaint-il.

Le président du Syndicat national des commerçants détaillants, Cheick Oumar Sacko, indique que lors des négociations avec le ministère du Commerce, il avait été question de démolir uniquement les magasins et hangars se trouvant sur l’anneau Sotrama. Pour les autres cas, les intéressés devaient eux-mêmes déplacer leurs installations. « Il ressort de nos concertations que les sites libérés vont être aménagés au profit des commerçants déguerpis rapidement et à moindre frais. Ces engagements doivent être respectés », souligne Cheick Oumar  Sacko.

S. DOUMBIA