Les rivalités entre les ex-compagnons de lutte, avant qu’ils ne soient séparés pour des divergences d’intérêts, à savoir l’ancien ministre des Affaires étrangères, Tiébilé Dramé, le « Bélier en chef », et l’actuel Premier ministre de la transition, Dr Choguel Kokala Maïga, le « Tigre en chef », semblent atteindre leurs paroxysmes au point que le premier soupçonne le second de vouloir « préparer les conditions de la prolongation de la transition ».
Ces deux caciques de la scène politique malienne qui ont toujours eu des points de vue différents depuis les premières heures de l’avènement de la démocratie au Mali se regardent aujourd’hui en chien de faïence. Les vieux démons qui les opposaient semblent refaits surface depuis la décision de nomination de Dr Choguel Maïga comme chef du gouvernement.
Le président du PARENA, Tiébilé Dramé, fervent défenseur des résolutions du Dialogue national inclusif, voit d’un mauvais œil l’annonce du chef du gouvernement de la transition de convoquer des « Assises nationales de la refondation ».
En effet, alors que dans son discours d’investiture, le 7 juin dernier, le président de la Transition s’est engagé solennellement « à mettre en œuvre de façon judicieuse les conclusions du Dialogue national inclusif », le Premier ministre, lors de son tout premier Conseil de cabinet avec les membres de son gouvernement, le 13 juin 2021, a fait fi de cet engagement présidentiel, et annoncé l’ouverture d’un chantier hasardeux comme celui des «Assisses nationales de la refondation », sur « instructions », dit-il, du président de la Transition », se moque Tiébilé Dramé, dans une déclaration rendue publique hier jeudi.
Cet ex ministre qui avait refusé de rencontrer Choguel Maïga au lendemain du coup de force militaire du 24 mai dernier, après la décision du nouvel homme fort du pays de confier la Primature au M5-RFP, qui à son tour a désigné le président de son Comité stratégique, semble accorder plus de crédit aux propos du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, que celui du chef du gouvernement.
Pour le « Bélier en chef » (emblème de son parti le PARENA), au moment où le colonel président de la Transition s’engage, sur la base d’une Feuille de route, à conduire « la mise en œuvre des actions prioritaires nécessaires à la réussite de la Transition, notamment l’organisation d’élections crédibles, justes et transparentes aux échéances prévues », au même moment, le Premier ministre entretient « un flou artistique sur le respect de la durée convenue de la Transition ».
De quoi inciter l’ancien directeur de campagne du défunt Soumaila Cissé en 2018, Tiébilé Dramé, à vouloir soupçonner le chef du gouvernement de nourrir de réelles ambitions de prolongation de la transition.
« Il est clair que les chantiers que le Premier ministre veut ouvrir visent à préparer les conditions d’un prolongement de la période transitoire », affirme Tiébilé Dramé.
Aussi, a-t-il souligné : « c’est devenu une évidence aujourd’hui que le temps restant ne saurait suffire pour entreprendre l’organisation non consensuelle d’Assises de la refondation aux contours ainsi qu’à durée imprécis, ensuite conduire des réformes et organiser la présidentielle et les législatives ».
En s’inscrivant en partisan d’une Transition consensuelle et apaisée, le président du PARENA a invité les nouvelles autorités à s’asseoir avec les représentants des force vives pour actualiser la Feuille de route et convenir des modalités d’organisation des élections devant marquer la fin de la Transition.
Le PARENA et d’autres formations politiques comme l’EPM, l’ADEMA-PASJ et quelques micros partis sont sur leurs pieds de guerre depuis la formation du nouveau gouvernement de transition conduit par un Premier ministre issu du M5-RFP. Lire la suite sur aumali…
Seydou Diarra
Source: l’indicateur du renouveau