En pleines tensions politiques avec la France, Bamako veut renégocier (Si ce n’est déjà fait ?) ses accords de défense et de coopération militaire avec Paris. Une volonté officiellement affichée et traduite en acte en fin d’année dernière et dont les autorités maliennes attendent une réponse de l’Hexagone.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Bamako est dans son bon droit. Car, non seulement ce sont des accords qui répondent à une certaine périodicité et ne sont généralement jamais signés pour l’éternité, mais aussi, en matière de coopération, qu’elle soit militaire ou autre, la logique veut que chacune des parties puisse trouver son compte. Autrement, à quoi sert-il de continuer à traîner des accords si c’est pour se sentir à l’étroit dans cette forme de collaboration ?
Et du reste, en la matière, le Mali n’est pas le seul concerné par la question d’autant plus que le problème se pose dans bien des anciennes colonies de la France où de plus en plus, des voix s’élèvent pour dénoncer ce type d’accords jugés, sans en connaître le contenu, à tort ou raison, largement défavorables aux pays africains. C’est pourquoi l’on peut s’interroger sur ce que cache cette façon, pour Paris, de traîner les pieds dans le traitement de la requête de Bamako.
Beaucoup plus encore dans ce climat de fortes tensions entre Bamako et Paris, sur fond de supputations et autres tiraillements sur l’alternative russe dans la lutte contre le terrorisme au Mali. De là à voir dans cette demande de révision des accords militaires, une façon, pour Bamako, de chercher à faire de la place à son potentiel allié russe, il y a un pas que d’aucuns ont vite fait de franchir s’ils ne pensent même pas que Moscou a pu l’y pousser. Quoi qu’il en soit, il y a lieu de savoir raison-garder. Car, si Bamako ne demande pas la résiliation desdits accords avec la France mais leur révision, c’est qu’elle ne remet pas totalement en cause la collaboration avec Paris.
Paul Yapi N’GUESSAN
Source: Le Point