Les responsables de l’Union Malienne du Rassemblement Démocratique Africain (UM-RDA) ont organisé une conférence débat, le samedi 22 juillet dernier au siège du parti, afin de renforcer les capacités des jeunes du parti. La conférence, qui portait sur l’histoire du Rassemblement Démocratique Africain(RDA) et le processus de révision constitutionnelle en cours au Mali, était animée par le président du parti Dr Ibrahim Bocar Ba et son vice-président Sandy Haïdara.
Ils étaient une soixantaine de jeunes de l’UM-RDA à prendre part à cette conférence débat sur l’histoire du RDA, le parti de Modibo Kéïta, le père de l’indépendance du Mali et le processus de révision constitutionnelle au Mali. C’était en présence de plusieurs responsables du parti. Dr Ibrahim Ba, le président de l’UM-RDA, a axé sa communication sur la révision constitutionnelle sur plusieurs points : pourquoi réviser la constitution de 1992 ? Les principales modifications apportées au texte par l’Assemblée nationale en rapport avec les points de vue de la Convention de la Majorité Présidentielle(CMP), les points d’achoppements et les compromis possibles pour ramener la sérénité et la concorde dans le débat. Selon Dr Ba, la constitution du 25 février 1992 a montré un certain nombre de rigidités et de lacunes à l’épreuve du temps qui ont rendu sa relecture nécessaire. « On sait qu’il y a plusieurs tentatives de révision de cette loi fondamentale. Les crises d’ordre politique, institutionnel et sécuritaire, survenues en 2012 ont mis à nu les faiblesses de notre démocratie », soutient le président de l’UM-RDA.
Il ajoutera que la prise en compte des engagements souscrits par le Mali dans le cadre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger s’avère indispensable dans la sauvegarde de l’intégrité et de l’unité du pays. « Des engagements forts ont été pris dans cet Accord qu’on ne pouvait régler qu’en le inscrivant dans la constitution. Comme toute constitution, le texte du 25 février 1992 a prévu les conditions de sa propre révision », a indiqué le premier responsable de l’UM-RDA, parti de la mouvance présidentielle. Quid des principales modifications apportées au texte par l’Assemblée nationale ?
Ces modifications portent essentiellement, selon Di Ibrahim Ba, sur la nationalité d’un candidat à la fonction du Président de la République, la prestation du serment du Président de la République devant la Cour constitutionnelle…De l’avis du président de l’UM-RDA, un des points d’achoppements porte sur l’article 36 qui, selon lui, semble prêter à confusion en ce qui concerne la possibilité du président intérimaire de voir son mandat prolongé indéfiniment, s’il y avait impossibilité d’organiser des élections jusqu’à ce que celles ci interviennent. Selon Dr Ba, un autre point de discorde est la désignation des sénateurs par le président de la République. « Il y a aussi l’article 118 qui suscite des controverses », note le président de l’UM-RDA.
Quels compromis possibles pour ramener la sérénité et la concorde dans le débat ? Selon Dr Ibrahim Bocar Ba, face aux marches et sit-in interminables, il est à redouter que des confrontations physiques n’interviennent avec des conséquences incalculables pour un pays qui a frôlé la disparition n’eut été l’intervention d’un pays ami, la France et d’autres institutions comme la CEDEAO et l’Union Africaine.
Dr Ibrahim Bocar Ba a expliqué que l’originalité de la présente révision constitutionnelle est que le texte est un lien avec deux soucis importants : le respect de certains engagements souscrits dans le cadre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali et envers l’UEMOA en ce qui concerne la création d’une Cour des Comptes à l’instar des autres pays de l’Union. « Il serait préférable de rechercher un minimum de compromis qui ne remettent pas en cause les avancées soutenues dans le texte pouvant amener la concorde et la sérénité ». Auparavant, Sandy Haidara, vice président de l’UM-RDA a eu à entretenir les jeunes sur l’histoire du Rassemblement Démocratique Africain(RDA) de sa création à aujourd’hui.
M.K. Diakité
Source: Le Républicain