Pour recueillir les avis, propositions et préoccupations des populations, le comité
organise des forums dans toutes les capitales régionales. Le district de Bamako ouvre
la série
Dans le cadre de l’élaboration de l’avant-projet de Loi fondamentale de notre pays, le Comité d’experts pour la réforme constitutionnelle a organisé, hier au gouvernorat du district et au Palais de la Culture, des forums citoyens sur la révision constitutionnelle.
Au gouvernorat, l’ouverture des travaux de la rencontre a été présidée par le gouverneur du district, le colonel-major Débérékoua Soara, en présence des experts du Comité pour la réforme constitutionnelle, notamment Me Sidi Mohamed Diawara. Y étaient également le maire de la Commune IV, Adama Berété, des autorités traditionnelles, coutumières et religieuses.
Premier à s’exprimer, le maire de la Commune IV a estimé que les réformes, engagées, seront à la dimension de nos ambitions. Adama Berété a ensuite réitéré ses vœux de plein succès au forum afin que les objectifs recherchés soient atteints.
A sa suite, l’expert Sidi Mohamed Diawara a procédé à la présentation de ses collègues présents et la mission du Comité. En effet, il a rappelé que les membres du Comité d’experts ont été installés en janvier dernier, avec pour objectif de réfléchir sur des propositions qui pourront améliorer notre pratique institutionnelle et la Constitution de la République du Mali.
“C’est un comité d’experts. Il ne s’agit pas d’une constituante et non plus d’une assemblée pour rédiger et faire une nouvelle Constitution. Nous sommes un groupe de Maliens de 12 personnes choisies pour leurs compétences techniques pour mener la réflexion, mais dans une démarche inclusive”, a précisé l’expert constitutionaliste.
En outre, il a souligné que cette démarche leur a été suffisamment, et avec force, instruit par le président de la République et le Premier ministre. Toutes choses qui obligent les membres du Comité d’experts, selon son représentant, d’aller à l’écoute de toutes les forces vives de la Nation pour que «ensemble nous réfléchissions et fassions des propositions sur comment améliorer notre Constitution».
Dans la même veine, pour les forums, a indiqué le membre du Comité d’experts, le gouvernement a insisté pour que dans chaque région des représentants des différents cercles puissent effectuer le déplacement et venir participer à ces échanges. C’est pour permettre à tous les Maliens, a expliqué M. Diawara, tous les groupements sociaux, toutes les associations, toutes les légitimités traditionnelles… de prendre part à ce débat.
“Le forum de ce matin se place dans ce cadre d’inclusion citoyenne, d’écoute citoyenne. Il s’agit d’écouter, de prendre les suggestions, mais aussi de noter vos préoccupations”, a-t-il insisté.
Pour sa part, le gouverneur du district a rappelé que le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a instruit au gouvernement d’engager un processus de révision constitutionnelle pour l’année 2019, malgré les reports successifs depuis 1998 pour des motifs divers. «Aujourd’hui, des insuffisances et lacunes réelles, çà et là constatées, doivent faire l’objet de corrections», a justifié Débérékoua Soara. Le chef de l’exécutif régional ajoutera que la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger et le respect des engagements internationaux qui, sont entre autres, des «raisons qui conduisent à la relecture de certains articles de la Loi fondamentale».
Par ailleurs, le gouverneur du district a estimé qu’au cours de cette journée d’échanges et de discussions, les participants auront une compréhension partagée des enjeux et des défis de la réforme constitutionnelle, ajoutant qu’ils feront des propositions et recommandations pertinentes pour la finalisation de l’avant-projet de réforme constitutionnelle.
«J’ose espérer sur votre esprit de compréhension et compter sur l’importance de votre mission pour une meilleure appréciation de votre part des propos qui pourraient être tenus en ces lieux, parce que je demeure convaincu que seul le Mali est la finalité de nos objectifs et préoccupations», a déclaré le colonel-major Débérékoua Soara. Enfin, il a invité les participants à plus de rigueur, d’écoute, d’analyse et de synthèse tout au long des échanges afin que soient faites des observations pertinentes, réalistes allant dans le sens des propositions d’aide à la prise de mesures dans l’intérêt supérieur de l’Etat.
Le même exercice d’écoute et d’échanges s’est tenu au Palais de la culture, sous la présidence du représentant du gouverneur de Bamako, Marc Dara. C’était en présence du président du Comité d’experts, Pr Makan Moussa Sissoko, et de plusieurs invités.
Les travaux en plénière étaient axés sur un exposé introductif du Comité d’experts, suivi des questions et réponses. Les participants ont ensuite poursuivi les travaux au sein de trois groupes.
Aux termes de la réunion, Pr Makan Moussa Sissoko a expliqué que le Comité d’experts a souhaité ce forum, qui aura lieu dans toutes les capitales régionales, pour échanger avec la population à la base. “On est venu expliquer à la population ce que c’est que la Constitution, ce qu’elle contient ou pas. Pour le moment, on s’est interdit de rédiger quoi que ce soit, sans consulter les acteurs. Nous avons consulté toutes les institutions de la République, tous les partis politiques, la société civile, les organisations et maintenant on vient à la population à la base. Après tout cela, nous allons connaître le point de vue de chacun”, a indiqué M. Sissoko C’est après cette phase, a-t-il dévoilé, que le Comité d’experts va rédiger un avant-projet qui sera soumis au gouvernement.
Bembablin DOUMBIA
Mohamed Z.
DIAWARA
Source: Essor