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Rétrospection : Qu’attend Dioncounda Traoré ?

Sept personnes, présumées être membres du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique occidentale) auraient été interpellées à Bamako par les services de sécurité. Un djihadiste français aurait été capturé par des militaires de l’opération Serval au nord de Tombouctou.

Le Président par interim, Pr Dioncounda Traoré

Le Président par interim, Pr Dioncounda Traoré

Ces informations, qui ont été révélées par Rfi qui cite l’Agence France presse (Afp), n’ont été ni confirmées ni infirmées officiellement par les autorités maliennes qui, comme à leurs mauvaises habitudes, restent muettes sur une question sur laquelle les Maliens doivent être obligatoirement informés. Les amis du Mali doivent être également informés, eux qui se battent contre des groupes armés djihadistes et terroristes, à la place des forces de défense et de sécurité maliennes, eux qui meurent à la place des soldats maliens. Tous doivent être informés sur les menaces et risques auxquels ils sont exposés. Ils ne le sont pas. Pourtant, les autorités demandent aux populations de coopérer et de leur indiquer tout mouvement ou individu suspect. Il n’est pas sûr qu’elles aient encore bénéficié de toute la collaboration voulue, raison qui doit amener la Dirpa (Direction de l’information et des relations publiques de l’armée) à communiquer encore plus qu’elle ne le fait déjà.

Les Maliens et leurs amis doivent savoir qu’en neuf mois et quelques d’occupation des régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal par les groupes islamo-terroristes, les djihadistes ont eu tout le temps de s’infiltrer dans toutes les grandes localités du pays, d’infiltrer les populations et de tisser des liens sociaux, souvent très solides, avec celles-ci. Concernant la cellule qui vient d’être démantelée, les questions à poser sont de savoir combien de personnes a-t-elle déjà recrutées, combien a-t-elle endoctrinées, combien de jeunes fanatiques se promènent encore dans la nature, de quels moyens matériels, logistiques et financiers disposent-elles ?

Les autorités doivent informer les Maliens et ses amis que si une cellule a été détruite, il existe très certainement beaucoup d’autres cellules dormantes à Bamako, mais aussi dans d’autres grandes localités. Ces cellules bénéficient de la bienfaisante protection, de l’aide et de l’assistance de certaines populations. A cause d’une forte islamisation dans ces milieux. Dans la région de Gao, on avait noté des manifestations de sympathie et de compréhension dont les habitants de certains villages ont fait montre envers les occupants. Des habitants qui n’étaient nullement gênés par l’application de la charia, la loi islamique. Mieux, le chef de la police islamique qui terrorisait les habitants de Gao est un natif de la région. De plus, selon plusieurs sources concordantes, ce sont ces habitants qui ont exfiltré le chef militaire du Mujao à Gao, Abdoul Hakim, le cachant un premier temps dans le Gourma avant de faciliter sa fuite. Beaucoup de ces villageois ont été endoctrinés et se cachent en attendant des ordres de leurs mentors. Certains d’entre eux ont regagné les grandes localités et, selon toute vraisemblance, pourraient sévir une fois leur cellule réactivée. Les militaires l’ont d’ailleurs compris puisque plusieurs de ces villages suspects ont reçu leur visite, des interpellations ayant même eu lieu.

Et elles constituent des menaces perpétuelles pour les populations, surtout les populations. Car, en effet, les symboles des pays occidentaux et de ceux qui sont en guerre aux côtés du Mali, ambassades, consulats, hôtels, banques, écoles, etc., eux, sont hyper bien protégés. De même que les camps et structures militaires. Les plus exposés sont donc les civils, qui ne respectent même pas l’état d’urgence et, partant, s’exposent encore plus aux attentas suicide.

Une autre zone où les civils ont le plus à craindre, c’est la région de Kidal, surtout le chef-lieu. Kidal, en effet, est devenu le sanctuaire du Mouvement national de libération de l’Azawad et du Mouvement islamique de l’Azawad depuis mi-janvier. Le Mnla est un mouvement terroriste qui revendique l’indépendance. Le Mia est un mouvement créé par d’anciens terroristes d’Aqmi et d’Ansar Eddine, les deux groupes qui forment avec le Mujao les groupes islamo-terroristes qui contrôlaient les régions du nord. Aujourd’hui, ils sont seuls maîtres de Kidal, interdit à l’armée et l’administration nationales et rien ne prouve qu’ils ne continuent pas le recrutement, l’entrainement et l’endoctrinement des populations.

A ce propos, on accuse la France de les protéger et de les encourager à tenir les forces loyalistes à distance. C’est peut-être vrai malgré les propos de certains officiels selon lesquels il ne peut avoir deux armées dans un même et seul pays. Mais les Maliens doivent s’en prendre surtout à leur président. Qu’il soit illégal, illégitime ou non, Dioncounda Traoré demeure le président de la République donc chef suprême des armées. A ce titre, c’est à lui de prendre toutes ses responsabilités en donnant les ordres qu’il faut. Qu’est ce qu’il attend ? Car Kidal également doit être libre et sécurisé.

Cheick TANDINA

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