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Retrait de la force barkhane du Niger : Questionnements sur la lutte contre le terrorisme au Sahel

Le 24 septembre, lors d’un entretien télévisé sur France2 et TF1, le président français, Emmanuel Macron a décidé de rappeler Sylvain Itté, l’ambassadeur de la France au Niger et retirer la force Barkhane d’ici la fin de l’année. Avec le retrait de la force française Barkhane du Niger, des questions se posent sur ce que sera la lutte contre le terrorisme au Sahel

En 2013, l’ancien président français, François Hollande a déclenché l’opération Serval qui par suite devenait Barkhane pour stopper une colonne jihadiste et islamiste qui menaçait Bamako. L’objectif était en même temps de lutter contre le terrorisme dans l’ensemble du Sahel.

Après dix ans de présence et de lutte contre l’hydre terroriste au Mali et dans le Sahel, les militaires français ont achevé leur retrait de notre pays le 15 août 2022. Cette décision avait été prise par Emmanuel Macron le 17 février, suite à la détérioration des relations avec les nouvelles autorités de Bamako et à l’hostilité croissante de l’opinion publique malienne.

La force française Barkhane s’est réarticulée complètement sur le Niger. Idem en janvier 2023, avec le Burkina Faso qui avait officiellement demandé le départ des troupes françaises présentes sur son sol dans un délai d’un mois, en mettant en cause un accord conclu en décembre 2018 concernant le “statut des forces armées françaises intervenant” dans le pays du Sahel.

Cette ré-articulation a fait du Niger le centre névralgique de la lutte contre l’insécurité au Sahel après le retrait des forces françaises Barkhane du Mali et Sabre du Burkina.

Avec le coup d’Etat militaire du 26 juillet au Niger, les nouvelles autorités ont demandé le retrait des troupes françaises stationnées à Niamey ainsi que l’ambassadeur français dans le pays. Après un mois d’escalade verbale entre Paris et Niamey, le dimanche 24 septembre contre toute attente, le locataire de l’Elysée a décidé du retrait de la force française au Niger y compris l’ambassadeur M. Itté dont Macron a loué le courage. Paris affirmera que ce retrait serait totalement achevé d’ici à la fin de l’année.

La France, arrivée au Sahel il y a dix ans en tant que libératrice, en repart aujourd’hui avec l’image d’une force d’occupation sans résultat probant sur la situation globale sécuritaire des pays concernés.

Mais la grande question après ce retrait de la force Barkhane du Niger, mérite des questionnements. Pour bon nombre d’analystes sécuritaires, la France était censée être un acteur clé, voire principal de la lutte contre le terrorisme. Mais finalement, nous constatons que la menace, au lieu de diminuer, s’est considérablement aggravée dans l’ensemble de la région.

Afin de donner un nouvel élan à la lutte contre le terrorisme, le 16 septembre dernier, le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont signé la Charte du Liptako-Gourma, établissant ainsi une nouvelle alliance entre ces trois Etats du Sahel. Les parties prenantes de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) s’engagent également à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et la criminalité en bande organisée dans l’espace commun de l’Alliance.

Rappelons que la France a d’autres bases militaires respectivement à Djibouti (1500 personnels), en Côte d’Ivoire (900), au Sénégal (400) et au Gabon (400).

Ces bases abritent des forces permanentes dites pré-positionnées, ayant pour mission la protection des ressortissants, l’apport de renforts aux opérations et la coopération avec les armées nationales à travers des exercices et des programmes de formation.

Ousmane Mahamane

Source : Mali Tribune

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