Constatant un retard dans l’exécution des travaux de rétablissement du train voyageur (Bamako-Kayes), le «Collectif sauvons les rails» s’indigne. Il a lancé un ultimatum au gouvernement pour le retour du train voyageur avant le 31 décembre 2017.
Ce fut à la faveur d’une conférence de presse que les membres du Collectif ont aminée le samedi 18 novembre 2017 au Carrefour des jeunes. L’objectif était d’informer l’opinion nationale et internationale de l’état d’avancement des travaux de rétablissement du train voyageur. Par la même occasion, le Collectif a exigé du gouvernement le retour du train voyageur avant fin décembre 2017.
En effet, le Collectif dit avoir plusieurs fois rencontré la Direction générale du DBF (Dakar-Bamako-Ferroviaire) et le Gouvernement. Ainsi, il ressort de ces rencontres que le Gouvernement a promis de réparer le plus rapidement possible l’une des trois locomotives assurant le transport des marchandises pour le train voyageur.
A l’en croire Issa Diawara, président du Collectif, ce fut une promesse qui n’est toujours pas honorée. « Nous sommes parvenus à un accord le 6 juin 2017 avec le gouvernement. Cet accord doit normalement expirer le 31 décembre 2017. Il vise à rétablir le trafic du train voyageur et instaurer un cadre de concertation. Récemment, nous nous sommes rendus au dépôt des locomotives, à Korofina, pour constater de visu l’état d’avancement de la réparation de la locomotive qui servira de train voyageur avant le 31 décembre 2017. Nous avons remarqué que les travaux se font à moitié, parce que le train n’est pas pleinement réparé», a indiqué Issa Diawara, Président du Collectif sauvons les Rails.
Puis, il a ajouté que lors de leurs rencontres, l’Etat, à travers le ministère des Transports, s’est engagé à débloquer 4,6 milliards de FCFA pour mettre en service le train voyageur de manière très efficace, dans un délai de 6 mois.
«Naguère, nous avons été à la DBF pour vérifier si les lignes ont bougé. Il nous a été révélé que le Gouvernement n’a même pas débloqué 5 francs et que tous les travaux engagés sont payés d’abord sur fonds propres. Nous n’allons pas nous interférer dans la gestion de fonds. Ce qui nous intéresse, c’est le retour du train voyageur au grand bonheur des populations riveraines», a-t-il souligné.
«Il y a un manque de volonté de la part de l’Etat à rétablir le train voyageur. Des milliers de Maliens ont été laissés à leur sort par le gouvernement», s’est insurgé Bally Salif Sissoko, modérateur et membres du Collectif.
« Il y a des localités au bord des rails qui sont privées de routes. Grâce à la circulation du train voyageur, les riverains se déplaçaient aisément. Les femmes faisaient du commerce. Comment les populations vont faire pour évacuer leurs malades vers les hôpitaux ? Comment les femmes feront pour subvenir à certains besoins », s’est-t-il interrogé Issa Camara. Avant de s’empresser de dire que si le train voyageur ne reprend pas son trafic avant le 31 décembre 2017, le Collectif usera d’autres moyens.
«Après le 31 décembre 2017 si rien ne fait, nous allons développer d’autres méthodes. Nous ne comprenons pas pourquoi le train marchandise continue de circuler tandis que le train voyageur n’a toujours pas de locomotive. Donc, passer le délai du 31 décembre 2017, nous allons user d’autres méthodes beaucoup plus radicales», a conclu Issa.
Fanta Syabou Traoré, membre du Collectif, dira que cette lutte est un devoir de génération. Et nous tenons à être au rendez-vous. «Nous, jeunes riverains, sommes déterminés à défendre le bien-être des populations. C’est un devoir de génération. Et nous tenons à être au rendez-vous. Le trafic du train voyageur participe de notre bonheur. Nous allons nous battre jusqu’à ce qu’il reprenne le chemin. Dans une lutte, il y a la légalité et la légitimité. Nous tenons beaucoup à la légitimité d’une lutte qu’à la légalité. Si nous sentons que nos droits violés, nous irons les défendre jusqu’à notre dernier souffle », a-t-elle martelé.
Il faut noter que le « Collectif Sauvons les rails » a été créé par les jeunes riverains de la région de Kayes pour demander le retour du train voyageur qui a cessé de circuler depuis la Tabaski, édition 2016.
Source : La Preuve