Un contingent d’environ 300 militaires maliens de l’Armée reconstituée doit déposer ses bagages à Kidal. Une nouvelle qui donne espoir aux Maliens qui n’en croyaient plus du tout. Si l’Armée venait à être redéployer dans la capitale de l’Adrar des Ifoghas, ce sera le début d’une nouvelle ère pour le Mali, quant au retour de l’administration et des forces de sécurité dans cette ville.
Depuis les évènements de mai 2014, suite à la visite mouvementée de l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, cette ville est devenue un no-man land. Car Kidal était un ‘’Etat’’ dans un Etat, où l’on pouvait tout faire et était aussi le bastion des groupes terroristes qui pullulent dans le Sahel. En effet, ce retour permet de dire, avant toute chose, que l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, dont la 46e session ordinaire de la Commission technique de sécurité a eu lieu le 6 février dernier à Bamako, n’a pas été froissé et jeté à la poubelle. Logiquement, l’on peut interpréter ce retour de l’armée malienne à Kidal, comme une bonne disposition d’esprit des maîtres de Kidal dans la mise en œuvre de l’accord d’Alger. Et c’est suffisamment rare pour être signalé. L’on peut déjà saluer cette posture de la CMA, pour autant qu’elle soit sincère, car elle vaut son pesant d’or. Elle pourrait traduire notamment le fait que petit à petit et à petits pas, Kidal, l’emblématique ville rebelle du Nord, est en train de marquer son retour dans la République.
Et s’il y a une personne qui peut se permettre de se frotter les mains en premier, c’est bien Ibrahim Boubacar Kéita (IBK). Et pour cause. L’homme en avait fait la promesse au peuple malien, pendant la campagne de la présidentielle passée. Maintenant que cette promesse est en voie d’être tenue, il ne peut que s’en féliciter. Sous l’angle du verre à moitié vide, le pouvoir de Bamako aurait tort de verser dans le triomphalisme. Car, les rares petites avancées, si l’on peut les appeler ainsi, dans la mise en œuvre de l’accord d’Alger, sont mouvantes comme les dunes de sable de Kidal. Dans la même journée, ce qui est perçu comme un acquis le matin peut, le soir venu, se muer en mirage.
A .D
Source: Le Point du Mali