L’ancien président de la République du Mali, Amadou Toumani Touré, alias ATT, est attendu ce dimanche 24 Décembre dans la capitale malienne et à Mopti.
Après plus de cinq ans d’exil négocié à Dakar, après le coup d’Etat perpétré du 22 Mars 2012 par la junte de Kati, ce retour à été salue par la population malienne. Voir ATT au pays est une décision sage des autorités pour la bonne et simple raison qu’il peut être un facteur de réconciliation, de stabilité sociale, politique et même sécuritaire dans notre pays. Ce sont ses amis les ‘’tout-petits’’, qui vont se réjouir en premier lieu, ensuite le parti orphelin Pdes, de ce retour au bercail.
La demande du retour d’ATT a fait des échos depuis son départ à Bamako. Certains dirons à IBK de partir chercher son petit frère.
Curieusement tombé de façon absurde à deux mois de la fin de son deuxième et ultime mandat, à la suite d’une mutinerie des occupants de la garnison de Kati, soldée par un coup d’Etat le soir du 22 Mars 2012, Amadou Toumani Touré avait trouvé refuge au pays de la Téranga au terme d’une âpre négociation menée sous l’égide de la Cedeao, en début d’avril 2012.
Après la tenue de la présidentielle 2013, ayant permis l’installation des autorités légitimes, les voix les plus autorisées prônaient une poursuite contre les anciens dignitaires pour haute trahison. Mais, cette poursuite donna un goût mi-figue mi-raisin. Car, par la suite, l’Assemblée nationale a annulé toute poursuite contre eux vers la fin de l’année 2016.
Du coup, on s’attendait au retour d’ATT pour venir jouir de ses privilèges d’ancien chef d’Etat. Mais, l’attente fut longue. Les rumeurs plus folles sur son retour enflaient tantôt. Pourtant, de nombreuses initiatives ont été développées au nom de la réconciliation nationale dans ce sens. Sans succès.
En outre, de nombreuses personnalités, artistes et opérateurs économiques, effectuaient un voyage à destination de Dakar, sans crainte, pour rendre visite à l’ancien couple présidentiel dans sa luxueuse villa de Dakar.
A part ces visites solitaires, la question du retour au bercail de l’enfant de Soudoubaba ne faisait plus débat.
Cependant, force est de reconnaître que certains partis politiques et mouvements associatifs ont clamé haut et fort le retour dans la dignité de l’ancien chef de l’Etat. C’est le cas du Mpr qui, lors de son sixième congrès ordinaire, en avait fait une recommandation pertinente. Idem pour son parti originel, le Pdes, qui a pris le train d’autres mouvements en marche, dont le Mc ATT de Jeamille Bittar et le Mr ATT, qui ont entrepris ces derniers jours des démarches auprès des plus hautes autorités, des représentants de la Minusma et des organisations régionales et sous-régionales installées dans notre pays. Leur démarche a porté ses fruits.
Pour la première fois, à la faveur d’une interview accordée à Jeune Afrique, le président de la République, IBK, s’est prononcé sur la question en ces termes : «(…) Je n’ai absolument aucun grief contre lui. C’est un cadet qui me considère comme son ainé».
Finalement, la bonne nouvelle est tombée à l’issue de la dernière session de la Commission de la Cedeao à Abuja : le retour de l’ancien président malien au bercail est alors confirmé. Cette décision portée par les pouvoirs publics maliens est salutaire et jugée sage par de nombreux observateurs de la scène politique nationale. Du fait que ce retour tant attendu du président ATT au pays peut être un bon facteur dans la quête de la stabilité sociale, politique et même sécuritaire au Mali. Elle constituera un grand pas vers la réconciliation nationale.
Cependant le retour d’ATT au bercail serai coïncide avec la fête de la Biennale artistique et culturelle et la fête de Noël, la joie sera une. Puisque il s’agit d’un ancien président exilé, qui à droit de rentrer chez lui. Sans coup férir !
Issa Maïga
Le Credo