Le concours d’entrée à la Fonction Publique des Collectivités des Enseignants s’est déroulé depuis le mois septembre 2018. Mais, jusque-là, aucun résultat, aucune suite, malgré le fait que des écoles fonctionnent en double division, c’est-à-dire dans la même salle deux classes, par exemple la 5eet la 6e.
Quatre mois après, les candidats attendent au recrutement de la Fonction publique des Collectivités territoriales. Même si beaucoup sont convaincus qu’ils ont peu de chance d’être admis à cause du faible quota. Toutes les Académies d’enseignements du Mali ont un besoin accru d’enseignants. La quasi-totalité des sortants de l’Institut de Formation des Maîtres (IFM) des quatre dernières années étaient inscrites à ce concours, sans compter ceux qui l’ont tenté plusieurs fois sans se décourager. Les sortants de l’IFM n’ont presque pas d’autres débouchés que sur l’enseignement.
Du côté de l’Administration (à la Direction Générale des Collectivités territoriales), le problème serait dû au changement de tutelle (collectivités) sous la tutelle du Ministère de la Fonction Publique, Chargé des Relations avec les Institutions.
En attendant la publication des résultats tant attendus, la plupart des candidats servent dans des écoles privées. D’autres attendent tout simplement autour d’une théière au grin, alors que les plus rusés usent de leurs relations lorgnent du côté des ONG. Dans la course pour combler la pénurie chronique d’enseignants dans le monde, de nombreux pays relèguent au second plan les exigences en termes de qualification. Ce qui semble compromettre aussi tout progrès chez les enfants d’aujourd’hui en termes de niveau. En tout cas, le recrutement des personnes peu ou pas du tout qualifiées dans l’enseignement ne fera qu’abaisser le niveau des élèves. Selon l’UNESCO, dans un document publié à l’occasion de la Journée mondiale des Enseignants 2014, au moins 93 pays souffrent d’une pénurie aiguë d’Enseignants (qualifiés) et que près de quatre millions d’Enseignants devront être recrutés pour assurer l’accès universel à l’éducation primaire avant 2015. L’Afrique subsaharienne est la Région du monde où la pénurie d’enseignants se pose surtout. Dans notre continent, deux tiers des nouveaux enseignants devront être recrutés d’ici 2030. Le problème est exacerbé par la croissance régulière de la population en âge d’être scolarisée. Le recrutement et la formation des enseignants, qu’ils soient nouveaux ou déjà en poste, sont des éléments clés pour permettre d’avoir une bonne scolarisation et de meilleures conditions d’apprentissage pour les enfants.
Mahamadou Yattara
LE COMBAT