Construit sans aucune assistance technique ni professionnelle, l’immeuble R+3 qui était en état d’effondrement a été démoli sur ordre du Ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Mohamed Moustapha Sidibé, et des Responsables des faitières du secteur des BTP. C’est l’information qui était au cœur d’une conférence de presse, tenue le mercredi 16 janvier dernier, à la Maison de la Presse de Bamako, sous l’égide du Président de l’Ordre des Architecte du Mali ,Yacouba Coulibaly.
«Avoir tout moins cher ». C’est, malheureusement, les conséquences de cet habituel répercutant que vient d’apprendre à ses dépens le propriétaire de l’immeuble R+3 de Djicoroni-Para, précisément dans le secteur de Djenekabougou. Ce beau bâtiment vient d’être totalement déconstruit la semaine dernière pour risques d’effondrement. C’est pour ainsi éviter ce genre de situation que les Responsables des entreprises affiliées à l’Organisation et des structures faitières du secteur des BTP et partenaires dont le Ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat ont animé une conférence de presse afin de sensibiliser les populations sur les risques liés à toute construction illicite ou sans permis de construire dument délivrés par les autorités compétentes de notre pays. Cette rencontre avec les journalistes s’est déroulée en présence du Président de l’Ordre des Architectes du Mali, Yacouba Coulibaly, et de ses homologues de l’Ordre des Ingénieurs, de l’Ordre des Entrepreneurs et de l’Association des Urbanistes. Ladite rencontre a permis aux professionnels dudit secteur d’exposer des diagnostics et des séries de démarches requises. «Un bâtiment construit doit être le couronnement de tout un processus observé par un Entrepreneur, un Géomètre, un Urbaniste, un Architecte. Et c’est malheureusement ce que la plupart de Maliens ne voient pas », a déploré le Conférencier principal, Y. Coulibaly, avant de renouveler ses appels à toutes les populations d’observer les règles de construction. Car, dit-il, il s’agit bien de notre propre sécurité tant sur le plan physique que financier. «Les procédures à respecter reposent sur le respect strict du code de la Construction en vigueur dans notre pays. Aucune construction ne doit être exécutée sans un permis de construire. Et le dossier de permis de construire doit être signé par un Architecte et en fonction du gabarit et le plan d’exécution demandé, mais aussi à un aspect qu’on oublie auquel le Malien n’accorde pas une grande importance : c’est l’association des entreprises. À travers cela, on évacue un gros risque parce que l’entreprise sera responsable si toutefois, un tel cas arrive. Mais, malheureusement, les gens construisent de façon empirique. Ils pensent que les prestataires intellectuels que sont les Urbanistes, les Géomètres, les Architectes et les Ingénieurs sont des surcharges par rapport à l’investissement alors que la garantie passe par ces professionnels», a-t-il rappelé avant de rajouter qu’ils formeront dans ces deux jours des recommandations à l’endroit des plus hautes autorités du pays afin que le milieu soit encadré et strictement règlementé désormais.
Le fautif reste le propriétaire de l’immeuble ; car, l’architecture procédurale qui doit être derrière tout bâtiment n’a pas été respectée. « Quand on est arrivé sur les lieux, on a vu le Promoteur. On lui a demandé ses plans. Il dit qu’il n’a pas de plan. On lui a demandé son architecte. Il nous a dit qu’il n’a pas d’Architecte. Et il nous a même précisé qu’il est avec son cinquième maçon. Alors, si les professionnels t’accompagnaient, systématiquement en cas de sinistre, ce sont eux qui seraient responsables. Mais s’il n’y a pas de professionnels, le fautif, c’est qui ?», s’est-il questionné avant de souligner qu’il y a un autre cas du même genre dont le dossier serait au niveau de la justice.
Seydou Konaté
LE COMBAT