Suite aux contestations post-électorales dans plusieurs circonscriptions électorales du Mali, la Coalition pour l’Observation Citoyenne des Élections au Mali (COCEM) s’est prononcée sur les résultats. Les analyses de cette Coalition révèlent plusieurs contradictions entre l’arrêt de la Cour constitutionnelle et son annexe.
« Depuis le soir du 30 avril 2020, des contestations et heurts se traduisant par des barricades, des pneus brûlés sur des routes et artères se déroulent dans certaines circonscriptions électorales, notamment à Sikasso, Bougouni, Kati, les communes 1, 5 et 6 du District de Bamako », lit-on dans un communiqué du 6 mai 2020 de la COCEM. Cette Coalition se prononçant sur les résultats définitifs contestés de la cour constitutionnelle fait remarquer plusieurs contradictions entre l’arrêt et son annexe.
Les contradictions dans les circonscriptions en ébullition
Dans les circonscriptions électorales de Sikasso, Bougouni, Kati, communes 1,
5 et 6 du District de Bamako, l’arrêt de la Cour fait ressortir que « 536 bureaux de vote ont été annulés » ; or dans l’annexe du même arrêt pour les mêmes circonscriptions, « 927 bureaux de vote » ont été invalidés.
En commune V, la COCEM fait également remarquer les mêmes contradictions. « 30 sur 552 bureaux de vote ont été invalidés selon l’annexe de l’arrêt de la cour, par contre, l’arrêt mentionne que 42 bureaux de vote ont été annulés », lit-on dans le communiqué de l’observateur indépendant.
En commune VI, « 420 sur 658 bureaux de vote ont été invalidés selon l’annexe de l’arrêt contrairement à l’arrêt lui-même qui fait mention de 56 bureaux de vote annulés », fait remarquer la COCEM.
À Sikasso, la même Coalition dans ses analyses fait voir que « 261 sur 1083 bureaux de vote [ont été ndlr] invalidés dans l’annexe de l’arrêt. À l’inverse, l’arrêt lui-même mentionne que 233 bureaux de vote ont été annulés ».
Dans la circonscription électorale de Bougouni, des analyses de la COCEM, il ressort que « 6 sur 712 bureaux de vote ont été invalidés dans l’annexe » alors que l’arrêt fait état de 8 bureaux annulés.
Dans le communiqué, la COCEM fait voir les mêmes contradictions dans la circonscription électorale de Kati : « Selon l’annexe de l’arrêt, 76 sur 1307 bureaux de vote ont été invalidés » alors que « l’arrêt fait référence à 63 bureaux de vote annulés ».
La COCEM invite à des explications
Dans toutes ces circonscriptions électorales, les manifestations ne faiblissent point. Les manifestants réclament en effet la restitution de leurs voix et dénoncent le tripatouillage électoral. Face à ces situations, la « COCEM invite la Cour constitutionnelle à clarifier à l’opinion publique l’origine des différences dans les chiffres constatés et présentés dans le présent communiqué. » EN véritable arbitre, la Coalition recommande également aux contestateurs d’emprunter les voies légales pour se faire entendre. Au ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, elle suggère la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote. La réforme de la loi électorale ne saute pas aux yeux attentifs de la COCEM qui demande aux partis de procéder à un dialogue inclusif devant aboutir à cela. Elle demande aux autorités de l’État la vulgarisation des lois de la République.
Rappelons que la Coalition pour l’Observation Citoyenne des Élections au Mali (COCEM) est une Plateforme d’Organisations nationales de la Société civile composée de WILDAF Mali, AMDH, JCI, RPL et SOS Démocratie, mise en place en mars 2018. Elle a pour objectif de contribuer au renforcement de la démocratie au Mali à travers l’observation citoyenne des processus électoraux.
Togola
Source: fasomali