Au Soudan du Sud, le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar ont paraphé l’accord dit de revitalisation de la précédente paix signée en 2015 mais qui n’avait duré que quelques mois. Depuis, le conflit civil a fait des dizaines de milliers de morts. Cette signature attendue depuis plusieurs semaines a eu lieu à Addis-Abeba lors d’un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation sous-régionale IGAD. Reportage à Addis-Abeba.
Le dernier signataire vient de reposer le stylo. Certains exultent dans la salle de conférence de l’ONU. Mary Akech Bior préside le bloc des femmes du Soudan du Sud. Elle croit en ce texte : « Avez-vous vu comme le peuple sud-soudanais et ses amis sont heureux ? Tout ira bien après ça. »
Un peu plus tôt à la tribune, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, évoquait sa satisfaction : « En intervenant la même année que l’accord de paix Erythrée-Ethiopie, cet accord démontre la capacité de l’Afrique à surmonter ses propres conflits et à prendre soin de cette bénédiction qu’est la paix. »
Un sentiment partagé par l’ancien chef d’Etat botswanais Festus Mogae, qui dirigeait le mécanisme de surveillance du cessez-le-feu signé en décembre dernier. « Je suis fier de tous ces défis que nous avons relevés collectivement ses deux dernières années et huit mois », a-t-il affirmé.
Mais on a senti une petite dose d’inquiétude chez l’envoyé britannique, qui représente la Troïka, Etats-Unis, Norvège, Royaume-Uni.
« Des opérations militaires ont eu lieu depuis la signature du cessez-le-feu le plus récent. L’accès humanitaire continue à être empêché, physiquement et bureaucratiquement », a déclaré Chris Trott.
L’accord signé ce mercredi prévoit notamment une période de transition de trois ans avant des élections.
RFI