Tout le monde peut penser que réparer une moto c’est simple et que ces gens n’empochent pas suffisamment d’argent. Les réparateurs rencontrés de Missabougou jusqu’à Hamdallaye en passant par Sogoniko, peuvent gagner de 7000 à 20000 FCFA par jour, voire plus, et tout dépend de la clientèle.
Il est 10h, le vendredi 19 avril 2019, à Bamako. Chacun vague à ses occupations. A 5 mètres du centre de formation professionnel de Missabougou, en direction de la cité SEMA, se tient l’atelier de Yaya Diakité.
Il nous a confié être installé à son compte depuis plus de 10 ans et gagne au moins 7000 FCFA par jour comme frais de réparation des engins à 2 roux. Egalement la vente de pièces de moto lui rapport au moins le double.
Au bord de la route allant vers le troisième pont à Missabougou, le constat est général. Ici, des vendeuses de repas, de l’eau fraiche. Là, des passants, des pousseurs de charrette. On a du mal à s’entendre à cause du bruit des klaxons de motos et de voitures.
C’est au milieu de cette atmosphère insolite, que nous avons rencontrés Salif Sidibé :
Il est réparateur depuis plus de 20 ans à Missabougou et pères de plusieurs enfants, avec une large famille à charge. Il remercie « le bon Dieu de l’avoir accordé ce métier afin de pouvoir subvenir aux besoins de sa famille.» Selon lui, il ne faut jamais sous-estimer un métier. « Il n’y a pas de sous métier mais par contre des sous-hommes », indique-t-il. D’ajouter qu’il retourne rarement à la maison après le boulot sans empocher au moins 5 000 comme frais de réparation.
Trouvé au milieu des pièces de moto à Faladié, huile de moteur dans une boite, torchon dans la main, et des clefs jetées à coté sur une petite natte, Sony Koita a estimé pouvoir arriver à ses fins grâce à ce métier qu’il qualifie de noble. « Je gagne suffisamment pour payer les frais de scolarité de mon petit frère et prendre en charge d’autres personnes dont ma mère et mes deux tantes », s’est-il réjoui.
A Kalaban-Coura, nous sommes entourés par deux réparateurs en compagnie de leur chef Nouhoun Diarra discutant avec deux clients. Celui-ci a créé son garage depuis les années 2000 dans le souci de gagner sa vie afin d’aider les membres de sa famille. « Je peux gagner souvent plus de 20.000 par jour. Même si je ne suis pas au boulot, la permanence est assurée par mes employés », a ajouté Nouhoun Diarra.
Pour sa part, Ousmane Kané, l’un de ses employés et étudiant à la Faculté de droit privé assure qu’à chaque fois qu’il ne part pas à l’école il est sur place pour ne pas trop compter sur ses parents. « C’est mieux d’avoir un petit métier au-delà de mes études pour ne pas être trop dépendant des autres principalement des parents », explique Ousmane Kané.
Nombre de nos concitoyens s’adonnent à ce métier, non seulement pour assister financièrement leur famille, mais aussi et surtout pour contribuer au développement socio-économique du pays.
Issa Baradian TRAORÉ
Source : Le Péon