Aujourd’hui, c’est la rentrée des classes au Mali. Le blogueur Tony Star revient sur les difficultés endurées par certains enfants pour avoir le trousseau scolaire ainsi que leurs parents.
Comme chaque année, à la mi-septembre, les marchés débordent de fournitures scolaires. Mais pendant cette période, ce n’est pas la joie chez tous les enfants. Certains devront attendre encore pour se procurer le trousseau de la rentrée scolaire.
Ousmane Coulibaly est élève à l’école fondamentale de Banankoroni, et passe en 6e année. Issu d’une famille qu’il décrit comme pauvre, ses parents n’ont jamais pu acheter le trousseau complet (cahier, stylo, crayon etc.) pour leur enfant. Depuis 6 ans, cette situation perdure.
Avec une famille nombreuse, Diakaridia, le père d’Ousmane, parvient à peine à satisfaire les besoins de ses enfants. « On est à un pas de la reprise des écoles, jusque là je ne vois pas par quel moyen j’achèterai les sacs, les livres, l’uniforme pour mes enfants. Je ferai tout mon possible pour leur trouver au moins cahiers et stylos », confie Diakaridia
Familles nombreuses, plus touchées
Mafanta Samaké, commerçante détaillante, mère de quatre élèves, s’inquiète profondément pour cette année. La raison ? Son mari a perdu son travail il y a deux mois. « Difficile pour moi de prendre le relais », lâche-t-elle.
A chaque rentrée, le tailleur Oumar Camara, père de trois enfants, est obligé de s’endetter pour assurer la rentrée : « Depuis presque un mois, les clients fréquentent moins l’atelier. Aussi sur le marché, les sacs qu’on achetait de 2000 à 2500FCFA se discutent cette année à partir de 4000FCFA ce qui complique de plus la situation. Je compte sur un ami commerçant pour avoir les trousseaux de mes enfants à crédit avant que ma situation ne s’améliore ».
Chez les enfants orphelins, la situation est encore pire. La plupart ne connaît presque pas le bonheur de retrouver le chemin de l’école avec trousseau scolaire en main. Même si certains bénéficient ça et là d’appui de quelques bonnes volontés, ce n’est pas le cas pour le plus gros du lot. Amara, orphelin de père, candidat au Diplôme d’études fondamentales (DEF) cette année. Sa maman n’ayant pas les moyens, ses trousseaux sont à sa propre charge. Il profite des derniers jours des vacances pour faire des petits boulots. « Je fréquente le studio photo d’un ami de mon père pour apprendre la photographie, explique-t-il. Cela me permet aussi de gagner des petits sous, lors des reportages, que j’économise pour payer ce qu’il faut pour les cours. »
Appui des organisations
Dans la capitale malienne, quelques rares associations caritatives contribuent à essuyer les larmes de certains enfants démunis à travers de dons en kits scolaires. Depuis cinq ans, l’Union des jeunes pour le développement de Badialan procèdent à la distribution de kits scolaires aux enfants issus de familles démunies. Sa dernière opération date de fin septembre 2018. Le don a concerné 800 élèves de certains quartiers de la commune III du district de Bamako. Au même moment, l’Association pour la promotion des filles déscolarisées (APROFID) a également distribué des kits scolaires à 52 enfants âgés de moins de 10 ans.
La scolarité est un droit fondamental pour chaque enfant. Les multiples associations et ONG à visée caritative doivent se manifester pour soulager la peine de ces milliers d’enfants qui ne demandent qu’à aller à l’école.
Source : benbere