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RENOUVELLEMENT DU MANDAT DE LA MINUSMA : Les calculs…

En prélude au renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma), les manœuvres se poursuivent. Bamako veut rectifier le tir, en mettant en relief les défaillances actuelles de la Mission.

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C’est en principe ce mois de juin que le Conseil de sécurité de l’ONU renouvellera le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma). Ce renouvellement de mandat en vue suscite beaucoup d’appréhensions aux plans national et international.

Toutes les parties veulent s’assurer que leurs intérêts sont préservés avant le feu vert de l’ONU. Presque tout le monde est unanime sur le fait que le mandat de la Minusma n’est pas adapté au contexte actuel. Certains souhaitent de légers changements au sein de la Mission tandis que d’autres pensent qu’il faudrait la renforcer avec plus de ressources humaines, d’équipements et de prérogatives.

Mais, l’insatisfaction autour de la Minusma est vraiment notable. Le gouvernement malien s’est d’ailleurs plaint à plusieurs reprises de l’impartialité des forces onusiennes et l’a fait savoir à qui de droit. Ces derniers mois ont été marqués par d’intenses activités diplomatiques dont l’un des enjeux reste la révision du mandat de la Minusma.

Bamako souhaite des changements et n’a pas ménagé ses efforts afin que cela soit. A-t-il réussi à convaincre sur la pertinence de sa position ? Les prochains jours nous édifieront, mais ce qui est sûr, c’est que les calculs des décideurs politiques au niveau de l’ONU dont les intérêts sont aussi liés à l’avenir du Nord Mali ne sont pas prêts de prendre fin.

La visite du secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix n’est pas étrangère à l’évaluation de la situation au Mali avant le renouvellement du mandat de la Minusma. Hervé Ladsous vient de passer trois jours dans notre pays au cours desquels il a visité l’intérieur du Mali et rencontré les plus hautes autorités. Ce qui lui a permis de fonder sa religion non seulement sur le processus de paix mais aussi sur le fonctionnement et les attentes des Maliens de la Minusma.

L’émissaire onusien s’est montré rassurant dans ses propos. Cependant, l’arbre ne peut pas cacher la forêt : des problèmes que les autorités maliennes ont dénoncés depuis fort longtemps persistent.

 

Une France attentive

L’on se souvient que le 15 mai 2015, lors de la signature officielle de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, le président de la République en personne avait invité les « Nations unies à faire preuve de justice et d’équité« . Mettant en garde contre une « prise en otage du Mali«  et exigeant « un peu de respect pour notre peuple« , Ibrahim Boubacar Kéita avait fini par tacler Hervé Ladsous, présent à la cérémonie de signature, au même titre qu’une vingtaine de chefs d’Etat africains : « Nous ne sommes pas des gueux. M. Ladsous nous sommes des gens de bonne compagnie« .

Près d’une an après ces critiques mémorables du président IBK, la Minusma n’est toujours pas en bonne posture et M. Ladsous est revenu au Mali avec une autre tactique, celle de l’écoute et de la conciliation. Une attitude assez révélatrice des mutations qui caractérisent les méthodes décriées des Nations unies à travers le monde.

Le 5 avril dernier, le chef de la diplomatie malienne n’a pas manqué de cracher les vérités du gouvernement, qu’il représentait devant le Conseil de sécurité à New York. Participant à la cérémonie de présentation du rapport du secrétaire général de l’ONU sur le Mali, Abdoulaye Diop a d’abord émis des réserves sur certains passages dudit rapport avant d’inviter l’ONU à réadapter son mandat au nouvel environnement sécuritaire. Le ministre Diop a rejeté en bloc certains chiffres et informations publiés dans le rapport. Selon le diplomate malien, les données de l’ONU relatives aux cas de violation des droits de l’Homme ne concordent pas avec celles de Bamako.

Une dissonance qui démontre le déficit de communication et probablement de confiance entre les deux parties. Pour éviter la diffusion d’informations erronées, M. Diop a fini par inviter la Minusma à mieux collaborer avec le gouvernement malien. Toutes choses qui attestent que l’on est encore loin du niveau de complicité espéré entre les deux parties.

Le chef de la diplomatie malienne a certainement prêté une oreille attentive à ses homologues français et allemand qui viennent eux-aussi de boucler une visite au Mali. La Minusma n’était pas au centre de la venue de Jean-Marc Ayrault de la France et Frank-Walter Steinmeier au Mali, mais les deux personnalités avaient sûrement dans un coin de la tête la présence de la Mission onusienne au Mali.

A la différence de l’Allemagne, la France est très présente au Mali et est fortement impliquée dans la résolution de la crise qui secoue le septentrion. Les forces françaises de l’opération Barkhane collaborent étroitement avec celles de la Minusma au Nord-Mali.

Il est donc certain que l’ex-puissance coloniale réorganisera son dispositif militaire en fonction du prochain mandat de la Minusma. Ce qui laisse croire que Paris suivra de très près les débats sur le renouvellement du mandat de la Minusma au niveau du Conseil de sécurité dans quelques semaines. Et la visite du chef de la diplomatie française aidera les autorités françaises à mieux défendre leur position sur ce dossier à  l’ONU.

Ogopémo Ouologuem

 

Source: lesechos

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