Suite à la réunion multipartite concernant le PAUDA réunissant les décideurs africains, le secteur privé, le monde universitaire et la société civile, pour réfléchir à l’accélération du développement socioéconomique et de la transformation de l’Afrique en exploitant ses vastes ressources. le développement commercial et industriel intra africain vient renforcer la position commerciale du Mali sur le marché mondial par l’exploitation de zones économiques spéciales.
C’est pourquoi Sikasso constitue un marché idéal pour la transformation de matières premières permettant au Burkina et à la Côte d’Ivoire d’ajouter de la valeur, d’extraire des rentes plus élevées des produits de base, de s’intégrer dans les chaînes de valeur mondiales dans un cadre de gagnant-gagnant et de partenariat public privé en vue de la diversification dans la valeur ajoutée et le développement local.
Cette exploitation et cette transformation permettra de booster le transport routier et ferroviaire afin de relier les capitales africaines et les centres commerciaux par un réseau de trains pour faciliter la circulation des marchandises et des personnes. Réduire les coûts de transport reviendrait donc à désengorger les systèmes actuels et futurs de connectivité et de mobilité.
Cette utilisation de l’espace sikassois pour soutenir le développement dans des secteurs critiques tels que l’agriculture, l’industrie, les finances et la sécurité amènera la promotion et la préservation du patrimoine culturel en développant le secteur touristique, artistique et hôtelier.
L’État malien en vue de désenclaver le pays et d’améliorer la mobilité urbaine a entrepris un vaste chantier d’infrastructures routières. Ces projets sont mis en œuvre par le ministère des Infrastructures et de l’équipement. En ce qui concerne le projet de Sikasso, il s’agit de faire de cette ville « une zone économique spéciale ». Ainsi à partir de Sikasso, un premier réseau sera conçu à savoir : la route vers Mopti pour assurer l’évacuation du cheptel (bovins, ovins, etc) et autres produits de l’élevage ; la route vers Ségou pour l’acheminement des produits agricoles frais ou transformés de l’office du Niger ; la route vers Koulikoro et traversant la zone cotonnière (Sikasso – Bèlèko – Fana – Zantiguila – Kayo) et enfin la route vers la zone minière de (Bougouni-Kangaba, Sikasso-Niéna jusqu’à Kéniéba), il y a aussi l’axe Bamako-Bougouni-Sikasso (frontière Burkina Faso 426 km) ; Sikasso- Zégoua (Katélé-Kadiolo-Zégoua) (frontière Côte d’Ivoire 95 km) et Bougouni-Yanfolila-Kalana-Frontière Guinée vers Kankan. Le désenclavement de cette zone permettra l’exploitation de l’immense potentiel agricole, sylvo-pastorale, hydraulique, énergétique et minier. Dans ce cadre d’intégration régionale, une auto route à péage à flux libre sur le Burkina, la Cote d’Ivoire et la Guinée peut transformer Sikasso en une plateforme logistique pour ces trois corridors routiers.
Il est prévu également de faire de l’aéroport de Sikasso Dignangan un HUB en le modernisant et en le rehaussant au standard d’aéroport international. L’aéroport deviendra un Hub non seulement pour les miniers, mais aussi pour nos produits destinés à l’exportation. Ainsi, on pourra tirer le meilleur du potentiel économique des bassins de production (céréales, fruits et légumes, coton, acajou, sésame, gomme arabique, etc.) des 3 pays : Mali-Cote d’Ivoire-Burkina et même de la Guinée à travers la zone SIKOBO afin d’insérer l’économie malienne dans les chaines de valeurs internationales. Ces routes nous permettront d’avoir accès à tous les pays qui entourent Sikasso. Grâce à ce gigantesque réseau routier, l’enclavement géographique deviendra un atout en faisant du Mali, un hub naturel. Nous espérons que la politique politicienne n’emboitera pas le pas à une si belle opportunité déjà convoitée par la chine.
Abdoulaye A Traoré, Doctorant en Sociologie
L’Alternance