La salle de conférence de l’Auberge Titi de Fana a abrité l’atelier d’information des responsables d’organes de presse pour l’accompagnement de Mali-Météo. L’atelier avait pour objectif d’édifier les responsables d’organes de presse sur le service météorologique, son rôle et sa contribution au développement durable et à la réduction de la pauvreté ainsi que les possibilités de fournir des informations susceptibles de les aider à gérer les risques climatiques. Cet atelier répondait aussi au souci d’apporter une réponse adéquate à la problématique d’une meilleure distribution des informations et produits de Mali-Météo aux usagers finaux.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par le sous-préfet de Fana, Benena Mounkoro. On notait la présence du directeur général de l’Agence Nationale de la Météorologie, Djibrilla Maïga ainsi que le représentant du maire de la ville de Fana, Alpha Nouhoun Camara. A la suite du représentant du maire de la ville de Fana, Alpha Nouhoun Camara, qui a souhaité la bienvenue à toute la délégation, le directeur général de Mali-Météo, Djibrilla Maïga rappelé que notre économie est basée sur une production agricole largement tributaire de la pluviométrie et les 80% de la population qui en dépendent, sont fortement exposées aux variations climatiques, qu’elles soient saisonnières, intra-saisonnières. En outre, a-t-il ajouté, la production hydroélectrique, les ressources en eau, la santé, les investissements et les populations établies dans des zones inondables se retrouvent menacés en raison de la variabilité et des changements climatiques, avec des conséquences dommageables sur le développement socio-économique.
C’est pourquoi, à en croire le directeur général, il est important pour notre pays de disposer d’informations météorologiques et climatologiques fiables, qui sont des bulletins de vigilance, des prévisions météorologiques à courte et moyenne échéances, des bulletins mensuels, saisonniers etc., exclusivement conçus pour prévenir le danger, sauver des vies humaines, préserver les biens et apporter de la valeur ajoutée aux différentes activités.
« Prévoir ces phénomènes climatiques et appréhender leurs conséquences pour fournir des avis et conseils pratiques d’aide à la prise de décision pour les décideurs politiques, les opérateurs économiques, le Grand Public, voici les défis de MALI-METEO. », a-t-il souligné. Et de poursuivre : « Aussi, Mali-Météo déploie d’importants efforts pour renforcer le réseau national d’observations météorologiques, moderniser les infrastructures de sauvegarde des données et pour renforcer les capacités de son personnel pour produire des informations et services fiables et adaptés aux besoins spécifiques de chaque secteur économique. Des programmes entiers, notamment les opérations de pluies provoquées, le Cadre National des Services Climatologiques, l’assistance aux usagers fluviaux, les prévisions météorologiques localisées ont été initiés pour accroitre la production agricole, pastorale et piscicole et renforcer la sécurité du transport fluvial. »
Ainsi, de reconnaître : « Toutefois, ces informations n’auront aucune valeur si elles ne parviennent pas aux différents utilisateurs finaux dans un langage compréhensible et facilement utilisable. Il se trouve que, beaucoup d’utilisateurs ne savent pas toujours comment utiliser correctement les informations qui sont à leur disposition et parfois ne se rendent pas compte que les données dont ils ont besoins pourraient leur être fournies. Il est aussi vrai que dans de nombreux cas, les informations existent, mais elles ne se présentent pas sous la forme de services accessibles et exploitables. »
Pour sa part, le sous-préfet de Fana, Benena Mounkoro a mis l’accent sur l’importance des informations météorologiques lesquelles contribuent l’adaptation des populations vulnérables aux effets néfastes des changements climatiques. Le sous-préfet a rappelé que le Mali, un pays Sahélien, fait partie des régions du monde les plus vulnérables aux effets des changements climatiques, avec des conséquences néfastes sur son développement socio-économique avec une économie, à vocation essentiellement agro-pastorale où la production agricole dominée par les céréales sèches est largement soumise à la variabilité annuelle et interannuelle de la pluviométrie et que depuis la sécheresse des années 1970, il est constamment confrontée aux aléas climatiques avec des impacts sur la agricole, l’élevage, la pêche. Pour le représentant de l’Etat, en terrain connu, l’ensemble des systèmes de production sont devenus vulnérables face aux changements climatiques. « A la perte généralisée de rendement des principales céréales, s’ajoutent la réduction drastique des pâturages, la réduction de moitié de la couverture forestière et la recrudescence de maladies vectorielles. Les évènements climatiques extrêmes (sécheresse, inondations, vents forts et vents de sables, etc..) ont particulièrement augmenté. », a-t-il souligné. Et d’ajouter : « Face à ces phénomènes, des mécanismes de suivi et d’alerte précoce ont été développés afin de les prévenir, sauver des vies humaines et préserver les moyens de subsistance. En outre, des prévisions saisonnières sont élaborées généralement à un mois à l’avance sur les dates de début et de fin de la saison, les quantités de précipitations ainsi que les poches de sècheresse comme un outil important d’aide à la prise de décisions pour les producteurs dans les choix des pratiques culturales. »
Selon lui, tous ces produits, informations et services contribuent à renforcer les différentes mesures nationales et régionales d’accompagnement et de préparation de la campagne agricole notamment les stratégies de gestion des risques climatiques en agriculture, ainsi que l’adaptation des producteurs et des populations vulnérables aux effets néfastes des changements climatiques.
« Cependant, toutes ces informations et services météorologiques et climatologiques n’auront aucune valeur ajoutée si elles ne parviennent pas aux différents utilisateurs finaux à temps opportun dans un langage compréhensible et facilement utilisable. », a reconnu le sous-préfet.
Nous allons revenir dans nos prochaines parutions sur la présentation de Mali-Météo : ses missions, la vision, son organisation, l’importance de la Météo dans les différents secteurs de développement, les difficultés, les propositions de solution. A noter que l’Agence Nationale de la Météorologie n’est pas très bien connue ainsi que l’utilité de ses produits. La rencontre de Fana sera certainement l’un des points de départ de la grande campagne de vulgarisation des activités ainsi que les produits de Mali-Météo.
M.M.B, envoyé spécial à Fana
Source: L’Humanité