Dans le cadre de la deuxième phase du programme de la paix au Sahel (PSP), la Fondation pour le Développement au Sahel (FDS) et son partenaire EREINE, une ONG allemande, ont initié une rencontre entre les communes minières du Mali pour discuter de manière efficace des mécanismes inclusifs de prévention et de gestion non violente des conflits dans le cadre de la gestion transparente et participative des revenus issus de l’exploitation de l’or, ainsi que dans la promotion de la cohésion sociale et de la quiétude des localités.
C’était en présence des représentants du ministre de l’économie et des finances, Aly Boubacar Cissé, et de l’administration Territoriale et de la décentralisation, Abdramane Cissé, à l’Hôtel Millenium, le jeudi 22 juin 2023.
Dans son discours d’ouverture, M. Badra Fofana du FDS a indiqué que l’objectif de la rencontre est d’échanger sur la hausse du taux des investissements sur les revenus miniers. Il a expliqué le travail que fait sa Fondation avec ses partenaires comme EIRENE Sahel dans ce programme et le travail également avec l’ONG ORFED sur la gestion transparente des ressources. Selon lui, les zones d’interventions du programme se situent dans les régions économiques de notre pays, comme Sikasso, Kadiolo, la Commune de Fourou, la région de Koulikoro ( cercle de Kankaba : les communes de Minidjan et Kadiogo). Il a indiqué qu’il s’agit de la prise en compte des préoccupations. Pour lui, la transparence doit être là, et les droits et devoirs doivent être pris en compte. Il dira que les bénéficiaires s’opposent à toute sorte de violence et que leur stratégie est de travailler avec tous les acteurs locaux sur le terrain dans le domaine d’appui conseil et l’accompagnement des cadres locaux dans l’exploitation minière. « Dans cette optique l’accent est mis par le FDS sur les activités spécifiques : échanges avec les populations, sur le partenariat, le plaidoyer », va indiquer M. Fofana. Selon lui, il y a des constats, des difficultés, à savoir : le cadre de dialogue entre les sociétés minières et les populations ; l’alignement des plans de développement aux PDSEC. Aussi, il dira que les Sociétés minières ne comblent pas toutes les demandes des populations. Quant aux revendications, chaque maire a expliqué et partagé les expériences des collectivités avec les autres en matière de gestion ; sur la validation d’un positionnement par rapport à la répartition des taux. Le représentant du ministre d’Etat, ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, porte-parole du gouvernement, dira qu’il faut prendre en compte les conditions de nos populations, car, selon lui, c’est tout le sens de la décentralisation. Il a indiqué que les élus locaux sont désignés par la population et ce sont eux qui sont les premiers lieux de contact entre l’Etat et les populations. Il a fait savoir que les élus contribuent à la crédibilité de l’Etat par leurs actions. Selon lui, les communes qui abritent les zones minières sont très importantes pour l’Etat en raison des ressources. Il n’a pas manqué d’évoquer les problèmes auxquels les communes sont confrontées comme l’insécurité. Dès lors, M. Cissé a invité les élus à s’impliquer davantage dans la gestion financière des ressources pour améliorer la qualité de vie des populations. Il a invité les uns et les autres à analyser ensemble les contraintes, à savoir les contraintes financières et institutionnelles. Cependant, il a fait savoir qu’il faut régler la question de gouvernance locale pour améliorer le cadre de vie globale des populations, un objectif des autorités de la transition, va-t-il ajouter, à travers le ministère de l’administration Territoriale et de la décentralisation, en améliorant les textes pour contribuer à une meilleure gestion des ressources.
Pour sa part, le représentant du ministre de l’économie et des finances a indiqué que les collectivités doivent travailler pour améliorer les ressources propres et travailler à changer la tendance, à savoir ne pas dépendre de l’Etat. Pour ce faire, il dira que d’autres taxes peuvent aider en allant vers la digitalisation qui permettra de recenser l’ensemble des contribuables, chose qui va garantir la transparence et la traçabilité. Enfin, comme recommandations, le représentant du ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation demandera aux élus locaux la restitution, la sensibilisation, la formation, la collaboration des collectivités et la Société Civile, l’échange avec les préfets en cas de problèmes, la hausse du taux de prélèvement à hauteur de 70%.
Fakara Faïnké
Source: Lerepublicainmali