Le jeudi 09 mars 2023, s’est tenue au centre international de conférence de Bamako (CICB), la 2ème édition de la rencontre d’échanges entre les principaux acteurs de la chaîne de dépenses publiques. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre de l’économie et des finances Alousseni Sanou.
La multiplication des crises (sécuritaire, sanitaire, économique) a imprimé un rythme d’accroissement constant aux dépenses publiques. Cela, à un moment où l’aide publique au développement est quasiment arrêtée occasionnant des charges financières importantes suite l’endettement utilisé pour compenser cet état des faits.
Selon les statistiques données lors de ces travaux, le service de la dette est à 972,679 milliards de FCFA, à ce jour. Ce qui réduit considérablement les marges budgétaires et par ricochet un risque budgétaires très sérieux en raison de la pression sur la trésorerie de l’Etat.
Dans un tel contexte, la mobilisation des recettes publiques intérieures comme la principale source de financement du développement rend plus que jamais nécessaire la rationalisation et l’efficacité des dépenses.
C’est dans l’objectivité d’instaurer un dialogue sur les mesures de rationalisation, d’efficacité et d’efficience des dépenses dans le contexte de rareté des ressources, et sur les mesures pour booster le secteur privé national à travers l’exécution des dépenses publiques que cette rencontre a été initiée.
Spécifiquement, il s’agira de sensibiliser les acteurs de la chaîne de dépenses sur les contraintes actuelles de la gestion des finances publiques (déficit budgétaire et son financement, la gestion de la trésorerie).
Sur la question de la moralisation du coût des acquisitions de biens et des prestations de services, la promotion de la production nationale et de l’outil national de production à travers la commande politique des réponses ont été apportées.
Science tenante, le ministre de l’Economie et des finances, M. Alousseni Sanou, a rappelé que l’année 2022 a été une année particulièrement difficile pour le Mali en raison de diverses crises notamment la Covid-19, la crise russo-ukrainienne et l’embargo économique et financier imposé par la CEDEAO et l’UEMOA au pays.
En matière de gestion des finances publiques selon le ministre relate, les chocs se sont traduits par la baisse des recettes fiscales, la hausse des dépenses d’intervention pour atténuer les effets de l’inflation induit, et l’accès difficile au financement.
« Au même moment, l’Etat devait continuer à faire face aux indispensables et vitales dépenses de défense et de sécurité. Pour cela, il était devenu nécessaire pour nous de procéder à une politique budgétaire très restrictive à travers des mesures de régulation rudes telles que le gel et l’annulation d’une partie des crédits budgétaire » a mentionné le ministre Alousseni Sanou.
Une occasion pour lui de remercier tous les acteurs pour leur bonne compréhension malgré la prise de ces mesures de régulation budgétaire, chose qui a permis de maitriser le déficit du budget 2022 à 4,9% contre une prévision de 5,2% du Produit Intérieur Brut (PIB).
Compte tenu du fait que les dépenses publiques servent de catalyseur à la promotion de l’investissement privé et la croissance, le ministre des finances Alousseni Sanou a interpellé tous les acteurs de la chaîne des dépenses à un débat franc et de haut niveau, pouvant aboutir à une bonne mise œuvre du budget publique. « Gage de l’atteinte efficace des objectifs des politiques publiques » estime-t-il.
Les thèmes qui seront abordés au cours de cette rencontre, selon les initiateurs, sont entre autres : la contrainte de la gestion des finances publiques, la moralisation du coût des acquisitions de biens et des prestations de services, la cartographie des infractions aux règles d’exécution des dépenses publiques et leur manifestation et enfin, la promotion de la production nationale et de l’outil national de production à travers la commande publique.
Tioumbè Adeline Tolofoudié
Source : LE PAYS