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Economie : Qu’est-ce qui empêche les communes de recourir aux échanges compensés ?

Les communes maliennes, notamment celles des milieux ruraux, ont l’occasion inespérée de financer leur développement. Le développement des échanges entre le Mali et de nouveaux pays donne à ces collectivités de contourner les financements habituels de leur développement en faisant recours au clearing qui est également connu sous le nom d’échanges compensés. C’est ce mode de commerce qui avait permis au premier président malien, Modibo Keïta, de financer des usines et bien d’autres chantiers économiques.

Les communes et autres collectivités territoriales ne doivent pas tout attendre du gouvernement. Elles doivent utiliser les échanges compensés pour financer des routes, des usines et des chemins de fer. Bien sûr, l’Etat doit être garant d’une telle démarche, surtout que les besoins sont immenses. Mais il appartient d’abord aux communes de faire la proposition aux autorités. Le Mali a quitté le chemin tracé par Modibo Keïta depuis le coup d’Etat de 968. Depuis, l’abandon des échanges compensés a ruiné le monde rural dont le travail servait à financer l’économie nationale.

Aujourd’hui, l’Etat a la capacité de négocier avec des pays émergents les conditions du retour des échanges compensés. Selon les experts, le commerce de compensation est une forme réciproque de commerce international dans laquelle des biens ou des services sont échangés contre d’autres biens ou services plutôt que contre des devises fortes. On estime que ce type de commerce international est plus courant dans les pays en développement disposant de facilités de change ou de crédit limitées. A en croire les experts, les échanges compensés peuvent être classés en trois grandes catégories : le troc, le contre-achat et enfin la compensation.

Il est temps que les collectivités sortent de la torpeur en proposant au gouvernement de soutenir des plans de développement faisant recours aux échanges compensés. Le commerce de compensation fournit un mécanisme aux pays ayant un accès limité aux liquidités pour échanger des biens et des services avec d’autres nations. Le commerce de compensation fait partie d’une stratégie globale d’importation et d’exportation qui garantit qu’un pays aux ressources nationales limitées ait accès aux articles et aux matières premières nécessaires à son développement.

Il offre au pays exportateur la possibilité d’offrir des biens et des services sur un marché international plus vaste, favorisant ainsi la croissance au sein de ses industries. Les communes peuvent demander que le gouvernement les aide avec le troc qui est le plus ancien arrangement d’échanges compensés. C’est l’échange direct de biens et services d’une valeur équivalente mais sans règlement en espèces. Les collectivités peuvent aussi souhaiter un accord de contre-achat. Dans ce système, l’exportateur vend des biens ou des services à un importateur et s’engage également à acheter d’autres biens à l’importateur dans un délai déterminé.

Contrairement au troc, les exportateurs qui concluent un accord de contre-achat doivent faire appel à une société de négoce pour vendre les marchandises qu’ils achètent et n’utiliseront pas les marchandises eux-mêmes. Il peut y avoir aussi un accord de compensation. Dans ce cas, le vendeur aide à commercialiser les produits fabriqués par le pays acheteur ou permet qu’une partie de l’assemblage du produit exporté soit effectué par les fabricants du pays acheteur. Cette pratique est courante dans l’aérospatiale, la défense et certaines industries d’infrastructure.

En somme, le commerce de compensation fournit un mécanisme aux pays comme le Mali, ayant un accès limité aux liquidités pour échanger des biens et des services avec d’autres nations. Le troc est le plus ancien arrangement d’échanges compensés et l’un des principaux avantages du commerce de compensation est qu’il facilite la conservation des devises étrangères. Autrement dit, le Mali qui gagne des devises avec la vente de l’or et du coton pourra conserver ses devises en monnaies étrangères pour d’autres priorités.

Soumaila Diarra

Source : LE PAYS

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