Satisfaits des efforts consentis jusqu’à l’adoption de la résolution de son retrait, les mouvements membres du CSP-PSD – ou du moins ce qu’il en reste après les défections consécutives au déclenchement des hostilités – ne sont plus sur la même longueur d’ondes que la Minusma. C’est du moins ce que laisse croire un communiqué en date du 13 octobre dans lequel les groupes séparatistes pointent du doigt certaines actes qu’ils jugent «inacceptables», ce à moins de 3 mois de l’échéance de son retrait définitif du pays. Ces actions, selon le communiqué du CSP-PSD, mettent en doute le principe d’impartialité de la mission onusienne.
La CMA et consorts dénoncent notamment le fait que la MINUSMA, responsable de l’aéroport de Tessalit, permette l’arrivée de nouvelles troupes FAMa en renforcement de la compagnie déjà présente à Amachach (Tessalit) conformément au cessez-le-feu de 2014. Selon le communiqué, la Minusma, depuis ce 12 Octobre, permet au Gouvernement d’installer à ses côtés des éléments de la milice Wagner connue pour ses atrocités contre les populations civiles et considérée comme une organisation terroriste par plusieurs pays à travers le monde. Cette cohabitation avec des mercenaires, aux yeux des mouvements armés autonomistes, intervient en violation de toutes les conventions internationales et régionales sur le mercenariat. «Toutes ces manœuvres frôlant le parti-pris, s’opèrent dans un climat de forte tensions militaires sur le terrain avec les tentatives de forcing des FAMAs à atteindre lesdites emprises suivant un chronogramme que le Gouvernement a adopté avec la MINUSMA», s’insurgent-ils en dénonçant au passage un chronogramme de retrait qu’ils soupçonnent d’être volontairement arrimé au rythme opérationnel et tactique des forces maliennes et de leur partenaire.
Le CSP-PSD plaide par conséquent pour le respect strict du chronogramme de retrait de la mission avant le 31 Décembre et ne passera visiblement d’aucunes actions pour faire obstacle à la remise de toutes les emprises de la Minusma aux FAMa.
Amidou KEÏTA
Source : Le Témoin