Depuis sa création en 2017, la Coalition Citoyenne de la Société Civile pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation Nationale au Mali (CCSC-PURN), avec l’appui constant de la Friedrich Ebert Stifung (FES), a publié 8 rapports alternatifs citoyens et 2 rapports spécifiques qui traitent tous, avec rigueur et en toute impartialité, de toutes les dimensions de la crise que vit le Mali. En vue de matérialiser davantage son combat pour une paix durable, la CCSC-PURN a initié un atelier de haut niveau d’information, de sensibilisation et d’appropriation des recommandations de son 8ème rapport. Les travaux de cette rencontre ont eu lieu, le samedi 14 octobre 2023 à l’hôtel de l’Amitié de Bamako, sous la présidence du président de la Coalition Citoyenne et non moins ancien premier ministre du Mali, Ahmed Mohamed Ag Hamani.
Par cette action de sensibilisation, l’ambition de la coalition est de partager et susciter des réactions autour des questions fondamentales à l’origine de la crise. L’objectif final étant de proposer régulièrement des recommandations qui peuvent constituer des pistes de réflexion ou des solutions pouvant conduire le Mali dans un processus inclusif pour une paix durable, la stabilité, le vivre ensemble et le développement. Malgré leur apport dans la recherche d’une paix durable, le président de la coalition citoyenne a déploré que leurs attentes sont loin d’être comblées. Il a estimé qu’on est loin de l’objectif escompté d’instauration d’un dialogue constructif pour une réflexion collective pour la paix et la stabilisation du Mali. L’ancien premier ministre, Ahmed Mohamed Ag Hamani, a affirmé que si les nombreuses solutions alternatives de la Coalition citoyenne avaient été prises, la crise ne serait pas à un tel niveau de gravité. Avant de prôner l’union sacrée et une compréhension commune de la crise que le pays connaît. Le président de la collation citoyenne a mis l’accent sur l’impérieuse nécessité d’une relecture pour la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger (APRM). Pour cette relecture, la coalition a édité, dès juin 2021, après un séminaire réunissant des experts confirmés un document intitulé « Livre blanc pour la mise en œuvre intelligente de l’Accord pour la Paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Ce document, a commenté le président de la coalition, donnait toutes les clés pour cette relecture indispensable. Il a aussi évoqué plusieurs sujets importants de cette crise dont le DDR (Désarmement démobilisation et réinsertion) ; les dispositions attentatoires à la construction d’une armée nationale véritable ; le risque de renforcement d’une communautarisation de la gouvernance des régions du Nord. L’ancien locataire de la primature n’a pas manqué d’évoquer les recommandations de sa coalition pour corriger les failles dans l’accompagnement du Mali par la communauté internationale, principalement le système des nations unies. Ahmed Mohamed Ag Hamani a rappelé que sa coalition a toujours critiqué certaines décisions prises de manière unilatérale, telles que le pacte pour le Mali, l’adoubement de mouvements non signataires de l’APRM à l’instar du CSP aujourd’hui CSP-PSD, ou encore l’instauration des autorités intérimaires totalement non prévues dans l’Accord. Selon Ahmed Mohamed Ag Hamani, la coalition citoyenne a régulièrement formulé des réserves sur la MINUSMA dont la mission et les procédures étaient notoirement en déphasage avec les besoins réels du Mali, ce qui pourrait expliquer la situation actuelle. « Malgré les fortes interpellations, la réaction des décideurs reste mitigée, voire timorée, nous amenant à nous interroger sur l’utilité des contributions de la coalition citoyenne », a déclaré le président de la coalition citoyenne.
S’adressant aux participants à cet atelier, le président de la coalition citoyenne les a invités à accorder la meilleure attention aux recommandations du 8ème rapport. Aux yeux du premier responsable de la coalition citoyenne, ce document traite de l’actualité cruciale de notre pays. Il traite des questions sur les défis sécuritaires, politiques et institutionnels ; les blocages et les enjeux de l’APRM ; la problématique du dialogue avec Iyad Ag Ghali et Amadoun Kouffa et les perspectives nouvelles de coopération avec la communauté internationale, dans un contexte marqué par des considérations géopolitiques et géostratégiques désormais avérées.
Cet atelier a regroupé de manière sélective des représentants de l’administration centrale, des mouvements signataires de l’Accord, des partis politiques, de la société civile et de la communauté internationale.
Sidiki Adama Dembélé
Source : Le Républicain