L’histoire des crises au Mali nous apprend que certaines erreurs, monumentales et fatales aux régimes qui les ont commises, doivent servir de ligne de conduite à ceux qui tiennent les rênes du pays. Il s’agit de ces nombreux combattants, ayant mis le pays à feu et à sang, et qui sont accueillis de la manière la plus solennelle et extravagante.
L’accord pour la paix, symbole d’un échec global pour ses promoteurs et ses acteurs, exige certaines dispositions en faveurs de militaires maliens qui ont trahi leur serment de défendre quoi qu’il arrive, la patrie. Mais aux heures compliquées, face à la meute des criminels et des djihadistes, ils ont rallié le camp des ennemis et aider à rendre plus sanglante et retentissante la défaite de notre armée.
Après la décision contestée de réintégration des déserteurs affiliés aux groupes armés, des militaires maliens auraient désapprouvé la mesure. C’est d’autant plus incompréhensible pour ces Famas, constatant que plusieurs années de salaires feraient l’objet de rappel à des hommes qui avaient abandonné leurs postes et leur République.
Déjà, les 18 officiers renégats, présents à l’école de gendarmerie, auraient claqué la porte de l’école pour raison de sureté personnelle car ils se sentiraient menacés par des éléments mécontents. Selon plusieurs nos sources, officiers, sous-officiers gendarmes et instructeurs militaires de l’école de gendarmerie excluent toute discipline tendant à faire des honneurs à ces officiers déserteurs.
Au ministère de la défense, on ne souhaite pas commenter l’information. Sachant que l’atmosphère ne plaiderait pas en leur faveur, notre source confirme que ces 18 officiers auraient déserté la caserne et se présenteraient exclusivement pendant les heures des cours. Une fois les cours terminés, ils s’embarquent dans des véhicules 4/4 aux vitres teintées pour s’en aller.
Mais nous savons aussi qu’une forte implication de la hiérarchie militaire s’est opérée afin que les Famas ne tombent pas dans la vengeance et d’éviter toute bavure. Instruction aurait été donnée afin que tous ces officiers traîtres qui ont réintégré l’armée malienne puissent recevoir leurs salaires à partir de ce mois de février.
La paix n’a certes pas de prix, mais elle a un coup. Ceux qui ont résisté pour servir et se sacrifier pour la République n’ont pas eu de mérite. Ils assistent impuissants à des décorations pour des supérieurs qui n’ont ni leur respect ni leur confiance. En pareille situation, c’est un aspect dangereux qui pourrait conduire à de l’insubordination.
Source: figaromali