Selon le dernier rapport du secrétaire général de l’Onu, ce sont 17% des administrateurs civils qui sont présents à leur poste dans le Nord et à Mopti. Le nouveau ministre de l’Administration territoriale, le colonel Abdoulaye Maiga doit s’employer à ce que les représentants de l’Etat puissent retourner à leur poste dans les conditions de sécurité.
Au 31 août 2020, 17% des administrateurs civils du nord du Mali et de la région de Mopti étaient physiquement présents dans leur lieu d’affectation, dont 29% des préfets et 14% des sous-préfets, soit une baisse de 5,5% par rapport à la période précédente, qui tient à la persistance de l’insécurité et à l’aggravation de l’instabilité politique. La majorité des administrateurs font la navette entre leur lieu d’affectation et le cercle ou la capitale régionale la plus proche. Dans les régions de Ménaka et de Taoudenni, plusieurs postes restent vacants. C’est ce qui ressort du Rapport du secrétaire général sur la situation au Mali, publiée le 6 octobre 2020.
On se souvient qu’à la suite de l’enlèvement du Sous-préfet le 17 juin dans le cercle de Diré, dans la région de Tombouctou, les deux principaux syndicats des administrateurs civils ont publié le 22 juin un communiqué commun appelant les membres qui ne se sentaient pas en sécurité dans leur lieu d’affectation à se replier vers la localité sécurisée la plus proche. Cela a incité plusieurs administrateurs civils à quitter leur lieu d’affectation, dont le Préfet et tous les Sous-préfets restants de Diré. Plusieurs administrateurs civils sont toujours aux mains de leurs ravisseurs.
Pour qui connait le rôle et la place des administrateurs civils dans le fonctionnement de l’administration, leur retour est la priorité des priorités pour le nouveau gouvernement notamment pour le ministre de l’Administration territoriale. Ce dernier est tenu de tout mettre en œuvre afin que l’administration puisse retourner à leur travail.
Plus de protection
Les représentants de l’Etat se disent victimes d’insécurité, marquée par des enlèvements, assassinats ciblés et mutations « arbitraires ». Les syndicats, ont mainte fois demandé au gouvernement « plus de protection » dans l’exercice de leur fonction.
Selon les deux syndicats, les préfets de cercle sont depuis un certain temps victimes d’assassinats ciblés, d’enlèvements ou autres menaces dans le pays. Au mois d’avril 2018, le sous-préfet de Hombori a été enlevé par des hommes armés non identifiés. Dans le même mois, le Sous-préfet de Winerden a été froidement abattu à domicile, tant dis qu’on est encore sans nouvelles du Préfet de Ténenkou, dans la région de Mopti, disent-ils. A ces évènements s’ajoute l’assassinat de 6 Préfets à Kidal en mai 2014.
Face à cette situation d’insécurité, le syndicat autonome des administrateurs civils et le syndicat libre des travailleurs de l’administration territoriale exigent du gouvernement d’assurer sans délai la sécurité et la protection des représentants de l’Etat. « On a demandé aux autorités d’abord d’assurer notre protection par la mise à disposition d’agents à domicile et au bureau. Ensuite de donner la bonne information aux chefferies traditionnelles, à certaines organisations de la société civile, notamment les chasseurs et les jeunes en leur expliquant leur rôle et leur place par rapport aux représentants de l’Etat ».
Les administrateurs civils exigent du gouvernement d’user de tous les pouvoirs à lui conférés par les textes pour assurer sans délai la sécurité et la protection des représentants de l’Etat, d’entreprendre toutes les actions urgentes pour la libération de certains Préfets, de réparer dans les meilleurs délais les dommages causés aux représentants de l’Etat dans l’exercice de leur fonction, d’engager des poursuites contre les auteurs et complices des actes criminels et délictuels à l’égard des représentants de l’Etat sans considération de leur statut et de leur appartenance sociale et politique.
Amadou Sidibé
Arc en Ciel