La campagne agricole 2019-2020 démarre timidement en 7è région. Selon le directeur régional de l’agriculture de Gao, Aliou Bello Dicko, jusqu’à la fin du mois de juin, aucune quantité importante de pluies n’a été pas enregistrée dans la région. A titre d’exemple la ville de Gao n’a reçu que 30 mm de pluies au mois de juin.
«Un retard est accusé au niveau des cultures sèches (le mil, le sorgho) dans le cercle d’Ansongo. Quant à la riziculture, les cultivateurs ont commencé à installer les pépinières sur certains périmètres. Malgré le manque d’eau, ils commencent à faire l’irrigation d’appoint, c’est-à-dire ils arrosent les parcelles, et au fur à mesure, ils labourent leurs champs. Mais avec une quantité importante de pluies, tout ira bien», a expliqué Aliou Bello Dicko.
Par rapport aux intrants agricoles subventionnés pour la campagne agricole 2019-2020, l’approvisionnement de la région de Gao est rendu difficile à cause notamment de l’état des routes. «Il y a deux types d’engrais qui sont subventionnés par l’Etat. Il s’agit du DAP pour la riziculture de maîtrise totale de l’eau et de l’urée pour la riziculture de submersion contrôlée. Nous avons des difficultés, car les fournisseurs de ces engrais ne sont pas au rendez-vous à cause de l’état de la route Sévaré-Gao. La région de Gao a droit à 351 tonnes d’engrais qui doivent être délivrées par deux fournisseurs connus, mais pour le moment aucune quantité d’engrais n’a été mise à la disposition des producteurs», a déploré M. Dicko. Le hic est que les producteurs, même en dehors des engrais subventionnés, n’arrivent pas à avoir les engrais minéraux sur le marché de Gao à cause du fait que cette qualité d’engrais peut entrer dans la composition de la fabrication des explosifs. Donc leur vente est prohibée. «Avec cette situation, nous comptons sur les engrais subventionnés et nous continuons à espérer que nos fournisseurs vont très bientôt s’exécuter», a souligné le directeur régional de l’agriculture de Gao. Cependant, notre interlocuteur a tenu à rassurer que c’est au niveau de la riziculture de la maîtrise totale de l’eau qu’il y a un retard, car après le repiquage du riz, il faut nécessairement le DAP comme engrais de fond et l’urée intervient plus tard comme engrais de couverture. «Les semis sont liés à la quantité de pluies pour les cultures sèches (mil et sorgho). Nous sommes en retard sur le calendrier agricole. Ce retard concerne toute la région de Gao», a-t-il dit. Par ailleurs, le directeur régional de l’agriculture a déploré le fait que les agents agricoles ont du mal à accéder aux zones de culture à cause des engins explosifs que posent les terroristes et autres bandits armés.
Producteur agricole, le maire de la Commune de Soni Ali Ber, Abdoul Razack, a confirmé que cette année, aucune annonce des intrants subventionnés n’a été faite tandis que les paysans ont déjà commencé à labourer leurs champs. «Malgré une quantité insuffisante de pluies, si les producteurs ne se mettent pas au travail maintenant, on risque de frôler encore une année difficile », a estimé le maire.
Même son de cloche du côté du président de la Chambre d’agriculture de Gao, Alousseini Daouré qui a indiqué que dans la Commune de Sonni Ali Ber, certains cultivateurs ont débuté le labour, mais ils attendent toujours les engrais subventionnés par l’Etat.
Abdourhamane TOURÉ
AMAP-Gao
Source: L’ Essor- Mali