Ce que craignent beaucoup d’observateurs avertis sur la protection de l’environnement s’est produit. Les feux de brousse détruisent l’environnent depuis le samedi dernier dans la région de Gao. C’est en tout cas cette information qui nous a été donnée par Ibrahim Ikassa Maiga, un élu de Taboye, une commune du cercle de Bourem. « Depuis le samedi dernier, des incendies d’origine douteuse ravagent les prairies et pâturages dans la steppe du Gourma (rive droite du fleuve Niger), dans la Région de Gao », a-t-il indiqué sur sa page Facebook. Selon lui, ces feux de brousse ont pris naissance sur la rive gauche des villages de Berrah à Tacharane, à quelques encablures de la ville de Gao. « Surprises par l’origine et la spontanéité des flammes, les populations se sont vite mobilisées pour maîtriser cette catastrophe pour les propriétaires de cheptel et pour l’équilibre de l’écosystème environnemental », explique le professeur d’université sur sa page Facebook.
Ce qui est grave, l’incendie continue à se propager, même à la rive gauche du fleuve ravageant des pâturages et prairies. «Mais, curieusement le même scénario se reproduit, plus loin sur l’autre rive, au sud dans le Gabero, Haoussa-Foulane, etc., puis se propage à une vitesse exponentielle, surprenant pasteurs, bétail et autres campements nomades, sur près de 100 kilomètres de longueur, du sud vers le nord, jusque dans le cercle de Bourem, au large du village de Hâ, en passant par Tchirissoro, Koïma, Magnadoué, Forgho, Kareybandja, Bandjinda, Ballakoyra, etc », déplore le candidat malheureux aux élections législatives dernières dans le cercle de Bourem.
Le professeur d’université, même s’il affirme ignorer l’origine de ces feux, exprime ses doutes quant à un possible lien entre les avions qui ont survolé la localité et l’origine de l’incendie. « Mais, il n’a échappé à personne que depuis quelques jours, des avions survolent ces zones, souvent à basse altitude, semant ainsi un grand doute sur les liens entre ces différents faits aussi insolites que catastrophiques », a écrit Ibrahim Ikassa Maiga qui a ajouté : « Les populations assistent incrédules et impuissantes à une véritable hécatombe sur leur biosphère et leur principal moyen de subsistance : le bétail et leurs pâturages ».
A entendre le ressortissant de Bourem, les alertes données aux autorités régionales n’ont pas permis d’obtenir l’assistance attendue. « Hier, lundi 19 octobre, une mission précipitamment dépêchée a finalement rebroussé chemin, juste après avoir traversé le Pont de Wabaria, prétextant, dit-on, les faibles effectifs et le manque de moyens roulants », déplore Ibrahim Ikassa Maiga.
Selon lui, avant même ces feux de brousse, les populations de cette localité de la région de Gao souffrent de l’insécurité. « Ces faits cataclysmiques viennent s’ajouter aux multiples cas de rackets et de paiements collectifs de rançons imposés par des groupes armés terroristes aux villages riverains et aux propriétaires de bétail », laisse-t-il entendre avant d’ajouter : «
Et c’est connu depuis quelques années, à défaut de paiement de montants pouvant atteindre plusieurs millions de Francs CFA, les animaux sont “confisqués” ou abattus, et les pasteurs et propriétaires violentés et chassés des zones ».
L’élu communal a, enfin, invité les autorités transitoires à prendre toutes les dispositions pour « abréger la souffrance » des populations.
Boureima Guindo
Source: Le Pays–Mali