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Réformes en vue au sein de l’AES, opérations de saisies spectaculaires des Douanes : Inspecteur général Amadou Konaté monte au créneau

Les 15 et 16 mai dernier, les directeurs généraux des douanes de la Confédération des Etats du sahel (AES) étaient à Bamako, capitale du Mali, pour leur troisième réunion dont le thème portait sur : « Harmonisation des procédures douanières pour un commerce fluide et sécurisé dans l’espace AES ».

Suite à cet évènement combien important dans l’intégration douanière entre les trois pays voisins, l’inspecteur général Amadou Konaté, directeur général des Douanes du Mali n’a daigné donner certaines précisions à travers une émission de l’ORTM1 dénommée ‘’Actu Hedo’’. Dans cette interview exclusive réalisée le 18 mai dernier que nous vous proposons, le Vice-Président de l’OMD-AOC explique, sans détour, les opérations de saisie des soldats de l’économie malienne, les réformes en cours dans l’espace AES, son bilan satisfaisant à la tête de l’OMD-AOC…

ORTM1 : Monsieur le directeur, vous vous êtes réunis avec vos collègues du Niger et du Burkina Faso les 15 et 16 mai dernier à Bamako pour la troisième réunion des DG des Douanes de l’AES. Vous étiez avec les Experts. Des travaux qui ont certainement abouti à des conclusions. Quel est le principal enseignement que vous tirez de cette rencontre de Bamako ?

DG Amadou Konaté :  Beaucoup d’enseignementsLe premier, c’est vraiment l’accompagnement des plus Hautes Autorités à nous donner les meilleures orientations et à faire en sorte qu’on a pu tenir cette rencontre. Le deuxième enseignement qu’on puisse en tirer est qu’effectivement à Bamako, nous avons pu faire la bonne rencontre avec tous les Experts de nos trois pays de l’AES. Et par la suite, les trois directeurs généraux ont marqué l’évènement par leur présence effective. L’enseignement qu’on tire de tout ça, c’est que ce sont des résultats de cette rencontre. Cette réunion de Bamako fait suite à d’autres réunions. Les DG des douanes de l’AES ont été l’un des premiers services à se rencontrer conformément à la volonté des trois chefs d’Etat, parce que nous sommes conscients de l’importance du pilier douanier dans la constitution de cette Confédération. Donc, nous avons eu une première rencontre à Niamey suivant d’autres. Dans la rencontre de Bamako, il s’agissait, dans un premier temps, de faire le point des recommandations qui ont été faites à l’issue de ces rencontres, de voir où est-ce qu’on en est en termes d’harmonisation de nos procédures et de nos pratiques, voir où est-ce qu’on en est avec les nouvelles orientations données par les plus Hautes Autorités sur la conduite à tenir après.

ORTM1 : Il n’y a pas que vous devriez harmoniser les textes juridiques, mais vous y étiez déjà en avance parce que vous avez des textes harmonisés avec d’autres Organisations comme la CEDEAO et l’UEMOA. Ça vous a facilité la tâche ?

DG Amadou Konaté : Absolument ! La chance que nous avons au niveau de la Confédération, est que nous sommes acteurs de l’union douanière de l’UEMOA et de la CEDEAO. Nous avons participé à l’élaboration de ces textes d’harmonisation. Ça nous facilite la tâche. Il s’agit de ramener ces textes au niveau de la Confédération et de les adapter au contexte nouveau avec des orientations claires qui ont été données, parce que nous voulons, conformément à la volonté des Autorités, cette fois-ci, un rassemblement, disons une Confédération, ou une union douanière des Peuples. Il faudrait qu’on sente, cette fois-ci, que ce que nous faisons est du nouveau. Les premiers bénéficiaires doivent êtres les populations.

ORTM1 : c’est beaucoup plus pour avoir une union douanière et des textes, mais est-ce que ça devrait vous permettre aussi d’améliorer les recettes ? Parce que c’est là la question principale.

DG Amadou Konaté : Absolument. En fait, quand on parle d’harmonisation des procédures et des pratiques : oui, de libre circulation des personnes, de biens et services, de sécurisation de frontières, mais dernières ces clichés, il y a toujours l’objectif d’amélioration de nos performances en termes de recettes douanières. Par cela, l’harmonisation concerne également les réformes que nous devons faire ensemble, l’assistance administrative mutuelle entre les trois pays en matière de lutte contre la fraude, les trafics illicites et la criminalité transnationale. Tout cela mis ensemble, les objectifs recherchés, c’est d’abord l’amélioration des recettes et l’amélioration de de nos prestations au bénéfice de l’Etat et des usagers.

ORTM1 : à propos des recettes, est-ce que vous allez revoir les tarifs communs ?

DG Amadou Konaté : Oui. Quand je parle d’harmonisation de nos textes et pratiques, il s’agit de revoir absolument tous nos textes avec d’autres unions douanières. Il s’agit des aspects tarifaires, des aspects des règles d’origine. On est allé jusqu’au niveau des pratiques concernant l’exercice des commissaires agrées en douane. Il s’agit de revoir tous les instruments de coopération douanière, améliorer cette coopération et revoir les instruments conformément à cet objectif. Mais cela ne met pas en cause les anciens accords bilatéraux. En même temps, nous faisons l’ouverture pour des négociations. Nous ne fermons pas la porte. L’AES n’est pas une Confédération fermée.

ORTM1 : cela veut dire que vous allez collaborer avec d’autres pays, et la CEDEAO de façon générale comme Entité ?

DG Amadou Konaté : Ce n’est pas le directeur général des douanes qui décide de ça, mais la Confédération est ouverte. Nous avons profité de notre réunion pour donner nos avis de façon confidentielle aux Autorités, au cas où il y a des négociations avec certaines Organisations régionales, sous-régionales, ou avec des pays.

ORTM1 : Monsieur le Directeur général, vous pouvez nous parler de prélèvement confédéral ? Qu’est-ce que ce prélèvement va vous amener à faire ?

DG Amadou Konaté : C’était l’une de nos (DG des douanes AES) revendications et de nos propositions à la suite de nos différentes réunions. Nous avions fait des propositions confidentielles aux Autorités concernant beaucoup d’aspects. Quand on va à une Confédération comme celle de l’AES, la première question qu’il faut se poser est de savoir comment ça va être financé. Il y a beaucoup de sources de financements. En ce qui concerne les douanes, effectivement, nous avons proposé qu’il fallait faire un prélèvement sur les marchandises en provenant des pays tiers, pour financer les activités. Je suis très heureux de vous annoncer que les Autorités nous ont suivi. Vraiment, nous sommes très heureux d’annoncer qu’il y a une décision qui a été signée pour asseoir ce problème qui va remplacer un autre. Cela est déjà configuré au niveau de tous les systèmes informatiques douaniers de ces trois Etats. Il y a d’autres niveaux de prélèvements dans d’autres secteurs.

ORTM1 : ça ne va pas créer de problèmes avec des pays de la CEDEAO qui étaient dans la même Organisation que vous ?

DG Amadou Konaté : Nous ne voyons pas de problème parce que nous sommes sortis de la CEDEAO. Ce prélèvement remplace celui qui était fait en faveur de la CEDEAO. Et donc, ça ne crée aucun problème.

ORTM1 : Parlant des textes juridiques, on sait que ça va vous permettre de veiller à la circulation des biens et des personnes, mais est-ce qu’au même moment, vous pouvez être beaucoup plus vigilants ? Est-ce qu’il ne peut y avoir un moment de relâchement en termes de vigilance ?

DG Amadou Konaté :  Nous restons vigilants. Facilitation n’est pas contraire à la vigilance. Le Mali et tous les trois pays sont signataires des Accords de facilitation des échanges. Que ça soit le Mali, le Burkina et le Niger, notre premier port est la rotation des véhicules. Nous avons donc intérêt à jouer sur le temps de dédouanements, donc faciliter et rationnaliser les contrôles. Nous mettons tout ça dans la gestion des risques, puisque nous ne pouvons pas tout contrôler, il faut cibler ce qui doit être contrôlé dans l’efficacité. Oui, facilitation, mais on garde la vigilance.

ORTM1 : dans le cadre de la vigilance, il y a la lutte contre les trafics illicites, la lutte contre la criminalité. Vous comptez beaucoup plus collaborer entre vous dans ce cadre-là, ou vous comptez sur l’implication d’autres partenaires en dehors de l’AES ?

DG Amadou Konaté : D’abord, nous comptons sur nous-mêmes. Nous avons proposé la signature d’Accords administratifs mutuels. Nous allons mutualiser nos efforts dans le cadre de la lutte contre les trafics illicites et la criminalité transnationale. Nous comptons sur nos efforts. Nous travaillons pour renforcer nos capacités. Nous sommes en train d’aller dans ce sens grâce à l’accompagnement des Autorités. Nous ne fermons pas la porte aux partenariats. Tous les trois pays ont des réformes de modernisation. Parmi ces réformes, il y a beaucoup d’aspects de sécurisation. Nous nous félicitons de la création des Organisations sous régionales et régionales. Au-delà de l’AES et d’autres organisations, nous sommes au niveau de l’Organisation mondiale des Douanes (OMD).

ORTM1 : Cette semaine, vous avez saisi une importante quantité de drogues, d’explosifs. Comment vous êtes parvenus à ces résultats, est-ce qu’avec la collaboration avec les pays de l’AES ou en dehors des pays de l’AES ?   

DG Amadou Konaté : Chaque administration de l’AES est structurée. Pour le cas du Mali, nous sommes structurés comme suit : il y a la Brigade de première ligne constituée des brigades au niveau des frontières, des brigades de surveillance. Nous avons en retrait les Brigades de seconde ligne constituées par les sections de recherche et les brigades mobiles d’intervention. Nous avons des structures de contrôle de troisième ligne, constituées par la direction de renseignement et de la lutte contre la fraude et la direction de contrôle après dédouanement. Aujourd’hui, le renseignement douanier est en train d’être exploité judicieusement par l’ensemble des services. La saisie hors norme du 16 mai 2025 au Mali a retenu mon attention par rapport à plusieurs aspects : d’abord, la nature même des marchandises saisies, leur dangerosité. Il y a des marchandises qui servaient des sources de financement à des activités criminelles comme le terrorisme. C’était très dangereux. Et en même temps, il y a de la drogue, des boissons alcoolisées qui devaient être vendues à des Maliens. Ces revenus devaient servir l’activité criminelle. L’autre élément qui a retenu mon attention, c’est le moyen de transport utilisé. Autant nous développons nos stratégies, autant les auteurs criminels travaillent. Donc ils ont utilisé cette fois ci un bus de transport, ils l’ont aménagé. Les passagers étaient assis sur des explosifs en fait. C’était fait au moment où les DG des douanes de l’AES étaient en réunion. On est très heureux que les renseignements douaniers soient exploités judicieusement. Il faut avouer que cette saisie a échappé à certains pays de l’AES.

ORTM1 : Au-delà de votre combat pour améliorer les recettes douanières, vous êtes aussi focalisés sur la lutte des trafics de tous genres ?

DG Amadou Konaté : Absolument. Nous avons reçu trois pertinentes orientations du ministère de l’Economie et des Finances qui sont conformes à nos missions et plans stratégiques. Il faut faire et réaliser les recettes pour conforter les Finances publiques, mais il faut lutter contre la fraude, les trafics illicites et la criminalité transnationale. Il faut faire des réformes parce que c’est la mise en œuvre de ces réformes qui améliore les résultats.

ORTM1 : en termes de recettes, est-ce que cette année vous allez faire mieux que l’année dernière, et l’année prochaine, faire mieux que cette année ?

DG Amadou Konaté : A part quelques années de creux, l’évolution des recettes douanières est régulière. Les douanes ont été félicitées en 1990 pour avoir réalisé dans l’année 34,8 milliards. En fin 2024, les douanes ont réalisé 898 milliards F CFA. Il y a des chiffres pour 2021, 2022, 2023. Pour cette année, il faut qu’on fasse mieux qu’en 2024 et qu’on fasse mieux en 2026 qu’en 2025.

 Mamadou Diarra

Source : Le PAYS
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