Effet des sanctions économique et financière de la CEDEAO, arrêt des activités de développement, suspension de partenariats, situation sécuritaire au centre et au nord… Au Mali les difficultés sont énormes alors que les solutions préconisées jusque-là par les autorités de la Transition peinent à porter les fruits escomptés. Constat d’un prestataire de marché public.
Inutile d’affirmer que le pays va mal en ces temps-ci. Les effets des sanctions économique et financière de la CEDEAO imposées contre le Mali, le 9 janvier 2022, sont bien là. Ces effets sont visibles sur le quotidien des citoyens et le fonctionnement actuel, à sens unique, de l’Etat.
«Tous les mandats des fournisseurs de l’Etat sont mis de côté au Trésor public. Seuls les salaires des fonctionnaires sont priorisés maintenant. Donc, des employés dans des entreprises ne sont plus payés », explique un fournisseur autour du thé, le dimanche 13 mars 2022, dans un quartier de la capitale.
Départ des partenaires
Le départ des partenaires, notamment les danois sur certains volets de coopération a aggravé la situation économique du pays, estime un autre membre du grin. Selon lui, la coopération avec le gouvernement danois apportait au niveau local dans beaucoup des ONG de la société civile des soutiens considérables, permettant aux membres de ces ONG locales de faire des activités génératrices de revenus, et de rémunération mensuelle pour certains qui travaillent au compte de la coopération.
« On a fait le mauvais choix d’aller à la rupture avec nos partenaires. Des intellectuels qui connaissent la réalité, ne donnent plus raison aux autorités de la transition à l’origine de cette situation difficile du pays », lance-t-il.
Le Mali ne devrait pas engager ce bras de fer inutile avec la CEDEAO et ses autres partenaires, ajoute le fournisseur cité ci-haut. « Aucun pays au monde ne peut vivre aujourd’hui sans l’autre. Nous sommes interconnectés et devrons commercer ensemble », a-t-il dit.
Et d’ajouter, que la décision des autorités de la Transition de contourner les sanctions de la CEDEAO par les ports de Conakry et de Nouachott, ne résout à rien le problème.
« Si tu fais embarquer tes marchandises dans un bateau en Chine à destination de Dakar ou d’Abidjan, en deux mois, tes marchandises arrivent à Bamako. Si, c’est en destination de Conakry, il te faut six mois ; la décharge peut seulement prendre un mois. C’est un port qui n’est pas aussi développé, avec ses nombreux petits voleurs », détaille notre interlocuteur.
Au demeurant, les résultats obtenus sont insupportables : la vie est chère. Les prix des produits de première nécessité vont en crescendo, au point que le malien lambda s’interroge sur sa capacité réelle d’affronter le mois béni de ramadan qui arrive à grand pas.
O.M
Source: L’Observatoire