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Réactions des responsables d’associations du Nord du Mali

Après la conférence de presse de l’association Gao Lama Borey, nous avons tendu notre micro à deux responsables d’associations. Lisez leurs réactions !

Abdel Kader Maiga, président de Gao Lama Borey

 

Quel est l’objet de la conférence de presse ?

En fait, nous avions imaginé qu’il est temps de tirer la sonnette d’alarme. Vous n’êtes pas sans savoir que vers le premier octobre, il y a eu des audios que j’ai balancés sur les réseaux sociaux, pour alerter les Maliens qu’il y a un projet de découpage qui est en train de se mettre en place. C’est que, si on laissait cette loi passer, c’en était fini pour le Mali. La conférence de presse a été l’occasion pour nous de dire aux Maliens de se réveiller. Nous allons mettre en place une coalition pour défendre l’intérêt du Mali, pour empêcher la partition du Mali, parce que ce n’est que de l’abus, de l’arbitraire, ce qui est en tain de se passer, dans  la mauvaise interprétation de l’accord. Ils se  cachent derrière l’accord pour faire n’importe quel genre de chose et personne ne dit un mot. Des Maliens malhonnêtes ont le courage de faire encore de la désinformation. Par exemple, celui qui est sorti dire que j’ai raconté des histoires de projet basées sur ce qui était prévu depuis 2012 au temps de ATT, je dirai que c’est un devoir d’honnêteté qu’il sorte maintenant pour dire aux Maliens qu’il s’est trompé. C’est ça, la malhonnêteté. Les Maliens doivent aujourd’hui être unis, se lever parce qu’il y a un danger qui nous guette. Vous avez vu les sanctions des Nations unies et autres,  tout çà, c’est pour que le peuple malien ne se lève pas. Le gouvernement est tellement affaibli  aujourd’hui  que nous devons nous réveiller  pour sauver le Mali. Ça ne veut pas dire, aller s’acoquiner avec le gouvernement, ça ne veut pas dire rentrer dans le parti politique de quelqu’un, ou être  ami de quelqu’un, non ! Je demande au peuple de se lever, de revendiquer des choses, comme par exemple, le départ de Ag Erlaf de l’administration territoriale,  du gouvernement du Mali, parce qu’il ne peut pas être juge et partie. Il ne peut pas être là en train d’épier les  séparatistes, la CMA et autres et en même temps, être dans le gouvernement à interpréter l’accord comme il veut. La signature de l’entente qui a été  présentée aux Nations unies avant même que ça ne passe en Conseil des ministres est la preuve palpable que ce monsieur ne travaille pas pour le Mali. Il a un autre agenda, donc les Maliens doivent se réveiller

Pourquoi dites-vous que ce projet de découpage ne fait pas partie de l’accord ?

Je dis c’est une mauvaise Interprétation. Ou est- ce que c’est écrit dans l’accord qu’il faut créer des cercles ?
Et si le gouvernement justifiait cela par la décentralisation ?

Il faut le faire en convoquant tous les Maliens. Ça ne se fait pas en catimini,  comme s’i on partait voler dans une maison, pour cambrioler, non !  Si on doit créer de nouvelles circonscriptions, on doit appeler le peuple malien. Est-ce que vous pouvez consentir avec moi que là il y a abus : Kidal ne peut avoir 8 cercles, Kidal, qui a au maximum 200.000 habitants, 8 cercles et  Koutiala  avec 1.500.000 habitants, ils ont 3 cercles,  où est la logique ?  Est-ce que Koutiala n’est pas plus viable que tout le nord  à plus forte raison, Kidal, est-ce que  si c’était le contraire, ça ne devrait  pas étonner les gens, mais c’est le fait qu’on nous montre par A plus B qu’on  on a donné des  circonscriptions à des gens, en fonction de leur poids, soit militaire, soit politique et leur couleur. Il n’y a  aucune logique réelle derrière. Ça ne suit aucune loi du Mali.

Pourquoi l’Etat favoriserait-il les communautés arabo-touarègues ?

L’Etat est pris par la gorge par ces gens-là. C’est eux qui sont signataires de l’accord, qui ont les armes, c’est eux qui sont soutenus par la communauté internationale, c’est eux qui sont à la fois vus comme minorité et en même temps comme les gens les plus propres de la Nation malienne, ou les plus importants. Ce qui est aberrant et paradoxal, parce que nous nous sommes toujours battus pour protéger cette minorité. Nous avions tout fait pour faire comprendre que cette minorité fait partie de nous, mais, cette minorité n’a jamais considéré la majorité. Ce qui est encore plus décevant, c’est que l’Etat malien, les différents  gouvernements maliens, n’ont jamais donné de l’importance à la majorité  écrasante noire sédentaire du nord.

La France jouerait-elle un rôle dans ce projet de découpage territorial ?

Le malheur même du Mali, ça commence par la France,  il faut le dire haut et fort, dès lors que nous sommes dans cette histoire de monnaie commune garantie au niveau de la France,  qui nous dicte n’importe quoi, dites-vous que nous sommes dans la galère. Est-ce que vous êtes surpris de voir Macron,  président de la France  appeler IBK,  alors que la Cour constitutionnelle n’a pas encore donné son verdict. Un pays comme la France, d’une grande démocratie, est-ce que ce président peut se permettre de poser un tel acte.    ça veut dire   que  le Mali, ses institutions, la démocratie  malienne, tout ça, pour lui,  ne représente absolument rien, mais derrière, c’est pour dire tout simplement aux autres  présidents qui sont sous leur coupole, moi j’ai donné le ton, j’ai reconnu la victoire, donc   vous aussi, faites-le. Alors, quelle est sa position maintenant ? Allez-y voir.

Avez-vous une stratégie pour empêcher le découpage territorial ?

La stratégie, c’est vous, les hommes de médias. comme je l’ai déjà dit : pendant que je suis en train d’informer le peuple malien  de ce qui se passe, il y a des hommes de médias qui sortent pour faire des vidéos, pour nous insulter et par la même veine, ils en profitent pour insulter  ceux qui n’ont rien à voir avec la vidéo que j’ai faite,  alors, comment on peut avancer dans un pays où les journalistes, les gens des médias ne sont pas véridiques,  ne voient pas d’abord l’intérêt de la Nation, avant de voir l’intérêt d’un individu, ou leur propre intérêt. La lutte, c’est vous qui allez la mener, on vous a donné l’information, vous pouvez autant que vous voulez,  demander pourquoi on a dit, comment on va faire, on va vous informer, à votre tour, si vous êtes convaincus que la lutte  est noble, qu’on est en train d’aller dans la bonne direction, vous devez nous aider à convaincre les autres que tout le monde doit aller dans ce sens, comme ça le Mali va s’en sortir.

Me Fatouma Cissé, présidente de la Commission d’organisation et de Mobilisation d’Ir Ganda

Que pensez-vous du projet de découpage territorial ?
Nous ne sommes pas d’accord parce que ce découpage n’est pas dans l’intérêt des populations sédentaires du nord. Il ne s’agit pas seulement du nord parce que tout le monde a constaté ici qu’il y a le sud, y a le centre.  Personne n’est content parce que ça n’a pas été fait de la  manière dont ça devait se passer. Il fallait impliquer les populations qui connaissent leur terroir, leur cercle,  pour participer aux travaux. Ça n’a pas été le cas, donc, nous avons constaté que certaines populations sont avantagées au détriment d’autres populations. On ne va pas croiser les bras et laisser faire, nous rejetons carrément ce découpage, nous avons demandé la démission du ministre Ag Erlaf qui est le ministre concerné par ce découpage. Parce que nous pensons qu’on ne peut pas être juge et partie, en même temps. Quand il va procéder à ça, il se donnerait les avantages. Il faudrait trouver quelqu’un de neutre pour être à la tête de ces travaux et impliquer toutes les populations concernées. Le Mali tout entier est concerné.

Pourquoi l’Etat veut-il faire ce découpage ?

Je donne un exemple terre à terre que tout le monde peut comprendre, chez nous, par exemple, sur les 40 députés, quand il y aura élection, les 32 élus seront pour les peaux blanches. Les sédentaires n’auront que 8 députés environ, donc, ça leur donne l’avantage de faire la partition du pays, parce que s’ils sont plus nombreux à l’assemblée, cela va s’en dire que toutes les bonnes décisions leur reviendraient, c’est pour leur donner l’avantage, pour vraiment faire la partition du Mali, pour laquelle nous ne sommes pas d’accord.

Quelle serait votre réaction si l’Etat persistait à mettre en œuvre ce découpage ?

Nous sommes des républicains. Nous sommes pour un Mali unifié. Nous n’allons pas laisser faire et nous allons procéder à tout ce qui est légal pour combattre ce découpage.

Baba Dembélé

Source: Canard Déchainé

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