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RDC: Mukwege fixe des «lignes rouges», le pouvoir l’invite à plus de «modestie»

La République démocratique du Congo a son prix Nobel de la paix. Le docteur Denis Mukwege, le gynécologue de Bukavu, est devenu depuis hier co-lauréat de ce prix. Dans son discours d’acceptation, un discours à la fois émouvant et cinglant, le docteur Mukwege a dénoncé les violences qui perdurent dans son pays, plus de 20 ans d’impunité, de massacres et de viols et trop souvent encore, le silence de la communauté internationale. Mais l’homme qui répare les femmes, c’est son surnom, n’est pas venu à Oslo uniquement pour dénoncer, il en a profité, pour faire plusieurs recommandations.

C’est un véritable appel à l’action et pas seulement à la dénonciation que le docteur Denis Mukwege a lancé hier lundi. Il a d’ailleurs insisté là-dessus: agir, ce serait pour lui par exemple : ne pas dérouler le tapis rouge aux dirigeants responsables des violences dans son pays et surtout pas ceux qui ont utilisé le viol comme arme de guerre. Il demande à la communauté internationale de tracer « une ligne rouge »… ce sont ses mots.

«C’est une fierté pour le Congo, pour l’Afrique mais je regrette qu’il soit davantage reconnu hors du pays»: Le Nobel pour Denis Mukwege, paroles de Congolais

En clair, le prix Nobel de la paix congolais veut « des sanctions politiques, économiques et des poursuites judiciaires » contre tous les responsables des exactions, congolais comme étrangers. Et pour cela, Denis Mukwege a appelé l’ONU à ne plus conserver leur identité secrète. Dans le cadre de son projet mapping, le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme avait recensé pas moins de 617 crimes de guerre et crimes contre l’humanité, commis au Congo entre 1993 et 2003.

Mais les noms des responsables de ces violences n’ont jamais été révélés. Huit ans après la publication de ce rapport, aucun crime n’a été jugé, ses recommandations sont restées lettre morte, c’est ce que le docteur Mukwege veut voir changer.  Il a aussi appelé à soutenir la création d’un fonds global de réparation pour les victimes de violences sexuelles, mais aussi le public à être plus vigilant dans le choix de ses belles voitures, bijoux et autres gadgets et de s’assurer qu’ils aient été produits dans le respect de la dignité humaine…

En réaction du discours de Denis Mukwege, et à l’interview qu’il nous accordée, le porte-parole de la majorité présidentielle de République démocratique du Congo, Alain-André Atundu, estime qu’avec ses prises de position le prix Nobel sortirait de son rôle en se mêlant de politique.

« Il ne faut pas confondre la science et la politique, rétorque Alain-André Atundu, interrogé par RFI. Je crois qu’il devrait être un peu plus modeste. Il doit remercier pour la reconnaissance de la souffrance de ces dames qui au moins une fois va éclater aux yeux du monde plutôt que de se jeter dans un domaine où il n’est pas coutumier. Mr Mukwege, il n’est pas reconnu comme leader d’un parti politique et c’est à ce titre qu’il aurait été (élu) prix Nobel de la paix.

RFI: cela signifie qu’il n’y a que les hommes politiques qui ont le droit de porter un regard sur la situation de la RDC ?

Non, mais il faut être honnête. Il ne peut pas profiter de sa situation de prix Nobel de la paix pour prendre des postures qui ne sont pas dans la nature du prix Nobel de la paix.

Sur le fond il dit aussi que c’est une parodie d’élection qui se prépare le 23 décembre en RDC

Puisque c’est une parodie, nous sommes tous des comédiens, tous les 21 acteurs, il serait donc le seul éclairé dans cette cité de Galilée ! Soyons modestes. Que chacun fasse son travail et le pays va avancer ».

RFI

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