En exil depuis six ans, l’ex-Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, se dit « déterminé » à se présenter à la présidentielle et assure avoir « élaboré un programme de gouvernement et un projet de société ».
Lors d’un échange, le 31 décembre 2024, en ligne avec ses partisans, M. Soro, le chef de « GPS », mouvement citoyen dissout pas la justice ivoirienne, a déclaré qu’il est « particulièrement heureux » de les avoir retrouvé après un temps de « silence ou d’hibernation » et qu’il se « porte bien ».
« L’exil m’ayant renforcé, forgé et fortifié, je suis plus que jamais déterminé à servir mon pays et à me présenter à l’élection présidentielle. Dame nature m’ayant déjà, par le passé, donné l’opportunité et l’occasion de servir mon pays à de hautes responsabilités », a-t-il dit.
« Ma place n’est pas en exil, ma place n’est pas en Asie, ni en Europe. Ma place, c’est en Afrique, ma place c’est en Côte d’Ivoire pour me rapprocher un peu plus de la tombe de mon père et de ma mère », a lancé l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne.
Guillaume Soro a « remercié tout particulièrement certains chefs d’Etat qui dans (sa) difficulté ont été d’un soutien et d’un humanisme notable » qu’il a tenu à relever. Il a salué notamment « le général Assimi Goïta, le général Abdourahamane Tiani et le capitaine Ibrahim Traoré ».
Ces dirigeants, dira-t-il, ont autorisé sa présence sur le territoire d’Afrique de l’Ouest, lui donnant l’occasion de « renouer avec les senteurs et les effluves de l’harmattan de la sous-région » qui lui ont tant manqué. Il a également salué d’autres chefs d’Etat qu’il n’a daigné citer.
Pour Guillaume Kigbafori Soro (52 ans), les chefs d’Etat de la Confédération des Etats du Sahel « ont bien compris que l’enjeu de leur développement, les enjeux de l’émancipation, de la vraie indépendance (de l’Afrique), c’est la prise de conscience ».
« Je suis prêt à servir mon pays au plus haut niveau. Pour ce faire, j’ai élaboré un programme de gouvernement et un projet de société que je mettrais, à l’occasion, à la disposition de la Côte d’Ivoire, que nous pourrons dans un cadre aseptisé, vulgariser nos positions, notre philosophie et notre vision », a-t-il ajouté.
« Aujourd’hui, l’exil qui m’est imposé me contraint à fêter loin des siens (or) la Constitution de la Côte d’Ivoire interdit d’exiler le citoyen. (Toutefois), je voudrais vous rassurer, vous ne devez en rien être triste », car cela jalonne le parcours politique, a-t-il dit à ses partisans.
« Je me porte bien, mentalement et physiquement. Je sais que beaucoup de rumeurs suscités à dessein dans l’optique de déstabiliser nos bases, m’ont fait passer pour un souffreteux, mais je suis là pour vous dire que je me porte bien, oui (mais) délesté de quelques kilos », a-t-il insisté.
M. Soro soutient que les leaders « doivent servir le peuple et non au peuple de les servir », c’est pourquoi, aujourd’hui, « je voudrais donner l’assurance aux uns et aux autres ma détermination à continuer avec vous, le combat pour plus de libertés et de démocratie en Côte d’Ivoire ».
« La situation de notre pays, je la connais. Le monde paysan jusqu’à présent ne bénéficie pas du juste prix de son labeur, (notamment avec) le café, le cacao et le palmier à huile, qui pourtant rapportent des devises à notre pays », a-t-il souligné.
A l’instar de 16 autres pays africains, la Côte d’Ivoire organisera en 2025 les élections présidentielles. Plusieurs candidats sont déjà connus pour ces joutes électorales, dont l’ex-chef d’Etat, Laurent Gbagbo, qui reste cependant inéligible pour cause de condamnation.
AP/Sf/APA
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