En Centrafrique, le Conseil national de transition (CNT) est officiellement réuni en session extraordinaire depuis ce mardi matin. Les membres de ce Parlement provisoire doivent d’abord fixer le calendrier des jours à venir avant d’élire un nouveau président de la transition. Ils ont quinze jours pour trouver un successeur à Michel Djotodia.
Une cérémonie très brève pour ouvrir cette session extraordinaire. La vice-présidente du CNT, qui assure actuellement l’intérim de la présidence de l’Assemblée, Léa Koyassoum Doumta a prononcé une courte allocution. Elle a demandé aux membres du CNT d’élire une personnalité qui va répondre « aux aspirations légitimes » des populations. « Une personnalité qui incarne la paix, la réconciliation et qui va veiller à l’organisation des futures élections dans la transparence ». La séance a ensuite été suspendue.
Les membres du CNT doivent reprendre leurs travaux en plénière demain mercredi. D’ici là, il est prévu une réunion de la « Conférence des présidents » de commission afin de préciser un certain nombre de points importants sur le calendrier des travaux, le déroulement de l’élection. Selon les textes, le parlement de transition a quinze jours pour élire un successeur à Michel Djotodia. Le décompte a commencé dimanche dernier avec la constatation de la vacance du pouvoir.
Polémique autour de certaines candidatures officieuses
Les textes de la transition, qu’il s’agisse de la Charte constitutionnelle ou du règlement du CNT, fixent une partie des règles du jeu, mais il reste encore des zones d’ombre, notamment sur qui peut être candidat. Cela donne apparemment lieu à de nombreux commentaires dans les couloirs du CNT.
« Dans les coulisses, les gens parlent de certaines candidatures qui ne sont pas encore publiques et évoquent aussi les candidatures de certains leaders du CNT. Certains conseillers sont contre ces prises de position. Il faut donc qu’il y ait une clarification sur les règles. Si les leaders du CNT veulent aller à cette élection, on leur demande de démissionner de leur poste, sinon il va y avoir des amalgames », explique Brice Kevin Kakpayen, l’un des membres du CNT.
A Bangui, en tout cas, la situation semble relativement calme. Les patrouilles des forces françaises de Sangaris et de la Misca continuent à quadriller la ville. Mais pour l’instant les déplacés restent sur les différents sites qui se sont créés. Selon Médecins sans Frontières, il n’y a as encore de retours massifs, notamment pour les 100 000 déplacés du camp de l’aéroport.
Le rôle du président par interim déjà critiqué
Lundi, celui qui assure l’intérim à la tête du pays, Alexandre Ferdinand Nguendet, a détaillé, lors d’une interview à RFI, un certain nombre d’acte politiques qu’il a posé depuis vendredi. Il a notamment promis que le prochain gouvernement allait proposer aux combattants anti-balakas et Seleka d’être intégrés au programme de démobilisation et réinsertion. Il a aussi affirmé qu’il allait « veiller personnellement » à ce que les élections de la fin de la transition se déroulent au plus tard en février 2015. Un discours très présidentiel dénoncé, aujourd’hui par le Mouvement de résistance populaire pour la refondation de la Centrafrique (MRPRC), la branche politique des anti-balakas.
coordinateur politique du MRPRC
Monsieur Nguendet joue avec le feu et nous lui demandons d’arrêter.