Trois personnes ont été tuées et sept autres grièvement blessées dans un affrontement interethnique survenu jeudi à une dizaine de kilomètres au nord-est de la ville centrafricaine de Birao (extrême nord-est), a-t-on appris de sources locales.
D’après l’une d’elles, cet affrontement a opposé des membres de la communauté Rounga et Sara à ceux de la communauté Kara. Selon cette même source, il s’agit d’un conflit aux origines lointaines, déjà marqué par les affrontements en juillet, septembre et décembre dernier entre le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) le Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ), deux factions rivales de l’ancien mouvement rebelle de la Séléka.
Dans un communiqué conjoint, les représentants de l’Union africaine (UA), de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) ont condamné jeudi cette résurgence des combats et ont rappelé aux belligérants du FPRC et du MLCJ que cela constituait une violation flagrante de l’accord de paix du 6 février 2019 dont ils sont signataires.
Le 6 février, le président Faustin-Archange Touadéra avait déclaré que l’heure n’était plus aux simples condamnations de principe des violations délibérées et flagrantes de l’accord de paix. Pour lui, ces condamnations, ainsi que les appels à la cessation des violences, sont compris par certains groupes armés réfractaires comme une compréhension ou une tolérance de leurs crimes et, par les populations victimes, comme une indifférence du gouvernement et de la communauté internationale vis-à-vis de leurs souffrances.