Les membres du Conseil national de transition (CNT, Parlement provisoire) ont établi, par consensus, une liste de 17 critères que devront remplir les candidats pour se présenter à la présidence de la transition. Un calendrier a également été arrêté. Le dépôt des candidatures doit avoir lieu dès vendredi 17 janvier. L’élection, elle, se tiendra lundi prochain.
Après deux jours de discussions animées, les membres du CNT ont fini par tomber d’accord, sans vote, sur une liste de 17 critères. A la demande de la communauté internationale, le principe le plus disputé, à savoir celui de leur propre inéligibilité, est finalement validé.
Parmi les autres conditions, le candidat à la présidence de transition devra aussi être âgé d’au moins 35 ans, ne pas avoir été condamné pour vol ou corruption, ne pas avoir été membre d’un gouvernement de transition, d’une milice ou d’une rébellion durant les vingt dernières années.
Le candidat devra aussi déposer une caution de 2 millions de francs CFA sur le compte du Trésor public, non remboursable si la candidature est retenue.
Le CNT est également tombé d’accord sur un calendrier électoral. Dès vendredi 17 janvier au matin débutera le dépôt des candidatures, censé se clôturer samedi à 10 heures. Après examen et consultation des forces vives de la nation, la liste officielle des candidats sera publiée dimanche 19 janvier, à 14h30.
Enfin, lundi, les conseillers du CNT procèderont à l’élection, à deux tours et à bulletin secret, du futur président de la transition centrafricaine.
Mise en garde des Nations unies
« Tous les éléments sont réunis pour qu’il y ait un génocide en Centrafrique », a averti le chef du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), John Ging. De retour d’une mission de plusieurs jours à Bangui, il s’exprimait lors d’une conférence de presse. Ce n’est pas la première fois que l’ONU dit craindre un génocide en Centrafrique et cette affirmation avait été reprise par les Etats-Unis et la France dans les jours qui suivirent.
Joint par RFI, Thibault Lesueur, spécialiste de la Centrafrique à l’International Crisis Group, justifie cette crainte.
Spécialiste de la Centrafrique à l’International Crisis Group.
Il n’y a pas de génocide à l’heure actuelle mais il y a risque de violences massives qui se fassent sur une base communautaire et qui s’articulent autour d’une appartenance religieuse.