Lors d’une conférence organisée par le Collectif pour la défense de la République, le mercredi 10 mai 2015 au Carrefour des jeunes, le conférencier et non moins leader dudit Collectif, Mohamed Bathily alias Ras Bath, a affirmé que l’affaire d’engrais frelatés est le fruit de l’intelligence conjuguée de Togola et de Tréta.
Etaient invités à cette conférence, le procureur général près la Cour d’appel de Bamako, le Haut conseil islamique du Mali, l’Amupi et l’Association Ançar Dine d’Ousmane Chérif Madani Haïdara ; seul ce dernier a répondu présent. Étaient également présents dans la salle de conférence, les honorables Baferma Koné du parti Sadi et de Bafotigui Diallo qui n’est plus à présenter puisque c’est lui qui a révélé au grand jour cette affaire qui éclabousse aujourd’hui le monde agricole malien.
Après avoir salué l’assistance, le conférencier du jour a tenu à faire un bref rappel de la genèse de cette affaire. Selon Ras Bath, tout est parti d’une lettre de Toguna Agro-industries du novembre 2014, adressée à M. Ben Barka, alors ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements, et lui, à son tour, a attiré l’attention du Premier ministre de l’époque, Moussa Mara, à travers une lettre du 2 décembre 2014 dont l’objet était : «Soupçons de concurrence déloyale dans le cadre du marché de fourniture d’engrais du GIE UN-SCPC/CMDT/OHVN».
Avant de saisir le ministre Ben Barka, Toguna avait donc pris soin de faire analyser les engrais de ses concurrents fournisseurs par un laboratoire étranger dont les résultats n’ont pas été concluants. Toujours selon M. Bathily, malgré ces alertes tous azimuts, le ministre Tréta a réceptionné ces engrais, sans être vérifiés par les ingénieurs des services techniques de l’agriculture, comme la CMDT. Et le conférencier poursuit en disant que le fait que le ministre du Développement rural s’est employé pour que les engrais soupçonnés d’être hors normes ne soient pas soumis à un contrôle préalable avant leur réception, engage sa responsabilité. «Nous avons tous les éléments pour démontrer que le ministre Tréta et Bakary Togola ont travaillé de concert et en bonne intelligence», a-t-il martelé.
Et c’est sur ce point que l’assistance a eu droit à un véritable cours magistral de droit de la part du conférencier pour soutenir son accusation. Pour Ras Bath, le trio Tréta, Bakary Togola de l’Apcam et Kalifa Sanogo (Directeur général de la Cmdt) peut être tenu comme responsable aux termes de l’article 224 de l’Ohada qui régissent les obligations entre vendeurs et acheteurs et l’article 193 du Code pénal du Mali. Par ailleurs, il a indiqué que l’utilisation d’un tel engrais a des conséquences dont on ne peut trouver l’équivalence dans aucune unité de mesure.
Pour terminer, le leader du Collectif des patriotes pour la défense de la République a formulé les propositions suivantes : la résiliation pure et simple des contrats des fournisseurs dont les engrais ont été jugés frelatés et la réparation immédiate du préjudice ; le relèvement de Bakary Togola de son poste de conseiller technique du ministre du Développement rural ; la démission de Bocary Tréta du gouvernement et de Kalifa Sanogo de son poste de directeur général de la CMDT. Enfin, il réclame l’arrestation de Bocary Tréta, Bakary Togola et Kalifa Sanogo pour avoir trahi le peuple malien et préparé la famine pour la population.
Fombus
source : Le Débat
