Le rapport final du groupe d’experts de l’ONU fait beaucoup de bruits semblables à ceux des tonneaux vides. Le problème est que de sérieux doutes planent sur ce document qui tente de jeter l’honneur des officiers intègres aux chiens. Plusieurs questions reviennent : Pourquoi dévoiler ce rapport en cette période cruciale de contestation ? Pourquoi ce document est principalement axé sur des Officiers assermentés qui servent leur pays avec loyauté ? Quel est l’objectif visé par ces révélations qui jette l’huile sur le feu dans un pays déjà fragilisé par la crise sécuritaire et politique ? Ce sont là des questions que se posent des Maliens soucieux de l’avenir de leur pays.
Le rapport final du groupe d’experts de l’ONU qui suscite des doutes sur sa crédibilité accuse des hauts responsables maliens, notamment de l’armée, d’obstruction dans la mise en œuvre de l’Accord de paix d’Alger signé le 20 juin 2015. Ledit rapport, remis au Conseil de sécurité de l’ONU le 7 août dernier, cite les personnalités “tenues responsables” dans ce retard par le Comité de sanctions de l’ONU, qui doit se réunir prochainement. La publication de pareilles informations à une période où le pays est plongé dans une crise socio-politique, suscite beaucoup d’interrogations et lève un coin de voile.
Selon le document les experts de l’ONU accusent des hauts responsables de l’armée malienne et des services de renseignements de “compromettre” l’application de l’accord de paix d’Alger, ce, malgré des appels pressants de la Communauté Internationale pour résoudre la crise.
FAUSSES ACCUSATIONS
En effet, le Mali fait face à une contestation politique majeure qui réclame la démission du Président Ibrahim Boubacar Keïta depuis plusieurs mois. Alors qu’un nouveau rapport des experts mentionne la “méfiance” et la “confusion” créées par l’obstruction par de hauts responsables maliens dans l’application de l’accord de paix signé en 2015 entre Bamako et les groupes armés ; feuille de route censée résoudre la profonde crise sécuritaire débutée en 2012 avec le soulèvement de groupes armés indépendantistes touareg ; puis djihadistes dans le nord du pays.
Ledit rapport cite les noms de hauts gradés de l’armée malienne occupant des postes stratégiques. Il s’agit notamment de l’ancien chef d’Etat-major de l’armée de terre (2019-2020), le Général Keba Sangaré, le patron de la Direction Générale de la Sécurité d’Etat (DGSE, le Général Moussa Diawara, et son adjoint Colonel Ibrahima Sanogo et bien d’autres. Ils sont accusés d’être responsables d’avoir “menacé et retardé” l’application de l’Accord par le Comité de sanctions de l’ONU.
L’ancien chef d’Etat-major de l’armée de terre (2019-2020), le Général Keba Sangaré, dont la moralité ne souffre d’aucune ambigüité est gratuitement accusé de “prise de décisions douteuses” lors du redéploiement programmé d’éléments de l’armée malienne dans le nord du pays fin 2019. Le rapport n’épargne pas la DGSE. Les experts pointent également du doigt les services de renseignement maliens, devenus, selon eux, “vecteurs” d’une “stratégie non officielle (des autorités) visant à entraver la mise en œuvre de l’Accord“. Selon les experts de l’ONU, la Direction Générale de la Sécurité d’Etat (DGSE) “a incité, encouragé et facilité la fragmentation de la Coordination des Mouvements de l’Azawad”, la principale alliance signataire de l’accord de paix des groupes armés ex-rebelles, en “finançant” des “individus clés qui ont créé des groupes dissidents” du MNLA ; l’un des principaux groupes armés membres de la CMA, en 2016. En ce qui concerne ce rapport douteux qui ne vise qu’à semer la zizanie dans notre pays, plusieurs sources sont formelles :
« Ce rapport est faux du début à la fin. Ils n’ont qu’à apporter les preuves des arguments qu’ils avancent ».
En effet, sauf preuve du contraire, aucun élément clé n’est donné dans le rapport pouvant corroborer et constituer une preuve de ce qui est annoncé.
UN COMPLOT POUR LA PARTITION DU MALI
En réalité, les accusations portées sur certains hauts responsables du Mali ne sont ni plus, ni moins qu’une démarche planifiée dans l’optique d’émietter le pays qui est, depuis 2012, sous la menace des groupes séparatistes, terroristes et narcotrafiquants en bandes organisées de toutes sortes. Mais de l’autre côté, la publication de ce rapport en ce moment précis, où le pays est complétement plongé dans une incertitude surtout que le Président de la République est contesté par une frange de la population, est un plan machiavélique inavoué qui vise à saper le moral des militaires sur le théâtre des opérations. Une manière pour affaiblir davantage le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, en accusant ses hommes de confiance.
Histoire d’amplifier la révolte, voire radicaliser le peuple dans la crise en cours. C’est aussi, selon certains, une manière de mettre dos à dos les éléments sur le terrain et leur hiérarchie. Pour plusieurs observateurs, le (…)
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KADOASSO I.
NOUVEL HORIZON