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RAPPORT DE L’ONU SUR LES MANIFESTATIONS DU 10 AU 13 JUILLET 2020 À BAMAKO : ‘’14 MANIFESTANTS TUES, 118 AGENTS DES FORCES DE DÉFENSE ET DE SECURITE, BLESSES ET AU MOINS 200 PERSONNES ARRÊTÉES ‘’

La lutte   pour le départ du régime déchu  ne s’est  pas faite sans   incidents majeurs à   cause du fait que  le  sang a été versé. En effet suite au déclenchement d’une opération de  « désobéissance civile » à l’initiative du M5-RFP,  des dégâts matériels et humains ont  été enregistrés à travers Bamako.  Outre les rapports d’autres organisations  nationales  sur  la question relative aux manifestations des 10, 11  et 12 Juillet à  Bamako, l’ONU  vient de rendre public  les conclusions de son enquête. Il ressort de son rapport intitulé ‘’ Rapport sur les violations et atteintes aux droits de l’homme commises dans le cadre des manifestations du 10 au 13 juillet 2020’’ que 14 manifestants  ont été tués, 118 agents des forces de défense et de sécurité ont été blessés et au moins 200 personnes arrêtées  lors des manifestations.

D’une trentaine de pages  l’établissement du rapport a nécessité la participation  de 30 chargés de droits de l’homme, un chargé de la protection de l’enfance et de deux (02) experts scientifiques de la Police des Nations Unies (UNPOL). Tous  ont  été  déployés sur le terrain conformément à la résolution 2531 (2020) du Conseil de sécurité qui demande à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) d’«améliorer les activités de surveillance des violations du droit international humanitaire et les violations des droits de l’homme et atteintes à ces droits […] sur tout le territoire malien, recueillir des preuves, mener des missions d’établissement des faits, concourir aux enquêtes et faire rapport au Conseil de sécurité à ce sujet, publiquement et régulièrement, et contribuer aux activités de prévention de ses violations et atteintes, y compris en communiquant avec les partenaires compétents, selon qu’il convient ». Pilotées par la Division des droits de l’homme et de la protection de la MINUSMA (DDHP)  , les enquêteurs se sont basés  sur des informations collectées, analysées et confrontées à partir de sources publiques ouvertes ainsi que des articles de presse et des informations disponibles sur les réseaux sociaux.  L’équipe a eu des entretiens avec les victimes, témoins directs et indirects et/ou les membres de leurs familles, les leaders du M5-RFP, les groupements de femmes et de jeunes ainsi que des membres des organisations de la société civile de Bamako et de Sikasso et le personnel médical des hôpitaux et centres de santé.  ‘’Au total, l’équipe de chargés de droits de l’homme a conduit au moins 161 entretiens individuels approfondis avec de nombreux témoins et victimes ainsi que des entretiens groupés d’individus et des sources ciblées. Toutefois, en raison du changement politique intervenu le 18 août, les chargés des droits de l’homme n’ont pu interviewer les éléments des forces de défense et de sécurité, blessés lors de ces événements. L’équipe a cependant  eu accès aux rapports officiels du Ministère de la Sécurité et de la Protection civile corroborés par les sources médicales qui confirment le nombre de blessés parmi les forces de l’ordre’’.

L’équipe a aussi examiné et analysé plus de 50 supports vidéo ainsi qu’au moins 220 clichés photographiques de la Police technique et scientifique. Aussi plus de 350 publications sur les réseaux sociaux et autres médias, notamment les déclarations, discours et commentaires ont été également examinés note le rapport.  ‘’ Au terme   de l’enquête, la DDHP est en mesure de conclure que, les 10, 11 12 et 13 juillet à Bamako, quatorze (14) manifestants, tous de sexe masculin, dont deux (2) enfants ont été tués lors des interventions des forces de maintien de l’ordre notamment la Gendarmerie nationale, la Police nationale, la Garde nationale et la FORSAT. Au moins 158 autres personnes   dont 118 agents des forces de défense et de sécurité parmi lesquels 81 fonctionnaires de police, ont été blessés du fait de l’intervention des forces de l’ordre et d’actes de violence imputables aux manifestants au cours des évènements du 10 au 13 juillet 2020. Enfin, la DDHP est en mesure de conclure qu’entre le 10 et 13 juillet 2020, au moins 200 personnes (dont 6 femmes et 7 enfants) ont été arrêtées et détenues à Bamako, respectivement à la Brigade de recherche de la gendarmerie de Bamako (au Camp 1) ainsi que dans les commissariats de police des 3e, 7e et 10e arrondissement de Bamako’’.

Au total, 06 personnes ont été tuées par balles dans le quartier Badalabougou lors de ces affrontements et plusieurs autres ont été blessées’’précise le rapport. ‘’Dans le cadre des évènements du 10 au 13 juillet, la situation de légitime défense des forces de défense et de sécurité n’a pas été constatée ne justifiant ainsi pas l’usage excessif de la force même si non systématique. Cet usage excessif a notamment été documenté à l’ORTM, à l’Assemblée Nationale, aux quartiers Sogoniko et Mali ainsi que dans les environs de la mosquée de l’Imam Dicko.  Enfin, l’intervention de la FORSAT, unité spécialisée dans les opérations de lutte contre le terrorisme a conduit à la mort de deux (2) manifestants. La FORSAT n’a pas pour mission d’intervenir dans les opérations de maintien de l’ordre mais de conduire des opérations anti-terroristes. Son intervention dans le cadre des incidents du 10 au 13 juillet 2020 au- delà d’être illégale a abouti à un usage disproportionné de la force’’  peut-on lire dans le rapport.  De l’avis  de la DDH, les faits (…)

 Rassemblé par Mahamane TOURÉ

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