Le secrétaire général revient sur les principaux faits nouveaux intervenus dans notre pays depuis 3 mois. Il fait également des recommandations concernant des mesures concrètes et des moyens pour renforcer l’appui de la Minusma dans le Centre du pays
Sur le plan politique, le document rappelle la manifestation du 5 avril dernier à Bamako à l’initiative de dirigeants religieux, des partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile pour dénoncer la mauvaise gestion présumée des affaires du pays et l’escalade de la violence dans le Centre du pays. Le 16 avril, le président Ibrahim Boubacar Keïta s’est adressé à la nation pour tenter de désamorcer les tensions.
Un autre fait majeur, rappelle le texte, a trait à la nomination le 22 avril de Boubou Cissé au poste de Premier ministre qui signera le 2 mai un Accord politique fixant les modalités de la participation des partis de l’opposition et des groupes de la société civile au nouveau gouvernement qui sera formé le 5 mai avec 38 ministres. Le patron de l’Onu pense que l’évolution de la situation politique au cours de la période considérée, notamment la démission du gouvernement, a freiné la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Depuis son précédent rapport, Antonio Guterres estime que le pourcentage d’administrateurs civils présents à leur poste dans le Nord et le Centre du Mali n’a que légèrement augmenté, passant de 29 à 31%. Il a également souligné que l’effectif des forces de sécurité nationales déployées dans le Centre et le Nord du pays a été porté de 3.122 à 3.207 personnes.
S’agissant de la révision constitutionnelle, le secrétaire général de l’Onu note que le comité d’experts a achevé ses travaux et présenté le projet de proposition d’amendements à la Constitution au président Keïta le 1er avril dernier. La création du comité d’experts et d’un cadre consultatif national en janvier, relève-t-il, a permis de disposer des compétences techniques et des capacités nécessaires pour analyser les textes antérieurs et s’assurer que les dispositions de l’Accord seront prises en compte dans la version révisée du projet, ainsi que d’une instance permettant de consulter un large éventail de parties prenantes. En outre, le document insiste sur l’achèvement de la révision constitutionnelle pour prendre en compte des réformes institutionnelles envisagées dans l’Accord.
Par rapport à la sécurité, le rapport indique que les conditions de sécurité sont restées précaires dans le Nord du pays et ont continué de se détériorer dans le Centre ainsi que dans la région de Koulikoro.
Par ailleurs, M. Guterres soutient que la procédure accélérée de désarmement, de démobilisation et de réintégration et d’intégration qui a commencé à la fin de 2018 à Gao, Kidal et Tombouctou constitue un premier pas vers le redéploiement des Forces de défense et de sécurité maliennes. Elle a abouti à l’enregistrement de 1.423 combattants qui s’apprêtent à rejoindre officiellement les rangs des FAMa. Au total, détaille le secrétaire général e de l’ONU, 1.662 combattants du Mécanisme opérationnel de coordination issus de la CMA, de la Plateforme et d’autres groupes armés coopérant à l’application de l’Accord ainsi que 600 soldats maliens sont maintenant prêts à suivre la formation de trois mois dispensée par la mission militaire de l’Union européenne.
Le rapport recommande que pour qu’une stabilisation durable puisse être acquise dans le Nord du Mali, il faut absolument que le rétablissement de l’autorité de l’État s’accompagne de la fourniture de services sociaux de base et que les populations locales puissent bénéficier d’activités génératrices de revenus, de débouchés économiques et d’emplois.
Synthèse
Massa SIDIBÉ
Source: L’ Esssor- Mali