Bamako, le 14 mai 2025 – Face à une recrudescence inquiétante des allégations d’enlèvements et de disparitions forcées sur le territoire national, la Commission Nationale des Droits de l’Homme du Mali (CNDH) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Dans un communiqué officiel en date du 12 mai 2025 (N°0007-2025/CNDH-P), l’organe national de promotion et de protection des droits humains s’est exprimé avec gravité et fermeté sur les violations en cours, notamment les disparitions récemment signalées de plusieurs leaders politiques à Bamako.
Des cas préoccupants dans un climat de tension politique
Bamada.net-Alors que la situation sécuritaire au Mali reste tendue, notamment dans les régions du Nord et du Centre, c’est désormais dans la capitale que de nouveaux foyers d’atteinte aux droits humains émergent. Plusieurs personnalités politiques auraient disparu dans des conditions jugées suspectes, parfois en plein jour, parfois à leur domicile, sans qu’aucune information officielle ne vienne éclairer les circonstances de ces disparitions.
Ces cas soulèvent une inquiétude légitime et ravivent le spectre de pratiques contraires aux engagements internationaux du Mali. La CNDH, en tant qu’organe indépendant, n’a pas tardé à réagir publiquement.
La CNDH condamne, interpelle et rappelle à l’ordre
Dans son communiqué signé par le Président Professeur Alkadri Diarra, la Commission se montre claire : « Elle condamne tout acte d’enlèvement, de disparition forcée, d’arrestation et de détention arbitraire ». S’appuyant sur une base juridique solide – notamment la Constitution du 22 juillet 2023, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, ainsi que la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre la disparition forcée – la CNDH exige que l’État malien respecte ses engagements et obligations.
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L’institution insiste : la défense des droits civiques et politiques n’est pas un luxe ou un privilège, mais l’essence même d’un État démocratique. Dès lors, il est de la responsabilité des autorités de garantir la sécurité de tous les citoyens et d’assurer la transparence sur tout acte de privation de liberté.
Une mise en garde solennelle à l’État malien
Par cette déclaration, la CNDH interpelle directement l’État, non seulement sur ses devoirs juridiques, mais aussi sur la nécessité de faire preuve de redevabilité, un principe fondamental dans toute gouvernance fondée sur les droits de l’Homme.
« La protection des droits de l’Homme est une responsabilité partagée, car nul n’est à l’abri de la violation de ses droits », rappelle la Commission. Une phrase lourde de sens dans un contexte où les limites entre sécurité nationale, justice, et abus d’autorité deviennent floues.
Cette sortie de la CNDH arrive à un moment critique, où l’opinion publique, les familles des personnes disparues et les organisations de la société civile multiplient les appels à la transparence, à la vérité, et surtout, à la justice.
Un appel au renforcement des institutions démocratiques
Au-delà de la condamnation, le message est clair : les droits de l’Homme ne sont pas négociables. La démocratie malienne, déjà ébranlée par plusieurs années d’instabilité politique et sécuritaire, ne peut se permettre un retour aux pratiques d’un autre temps.
La CNDH, dans sa mission, invite l’ensemble des institutions à faire preuve de responsabilité et à engager sans délai des enquêtes crédibles, indépendantes et transparentes sur les cas d’enlèvements signalés. L’organe n’exclut pas de saisir des partenaires internationaux si le silence persiste.
Bamada.net : un rôle essentiel d’information et de sensibilisation
En relayant ce communiqué, Bamada.net réaffirme son engagement en faveur de la défense des libertés fondamentales et du respect des droits humains. Il appartient à la presse, pilier indispensable de la démocratie, de continuer à jouer son rôle de contre-pouvoir, de lanceur d’alerte, et de garant de la mémoire collective face aux dérives autoritaires.
Nous exhortons les autorités compétentes à entendre l’appel de la CNDH, et à y répondre non par la censure ou le silence, mais par l’action concrète et le respect du droit.
La liberté, la sécurité et la dignité de chaque Malien en dépendent.
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MLS
Source: Bamada.net