La France attend pour la première fois l’arrivée sur son sol d’un malade atteint d’Ebola, une volontaire française de l’ONG Médecins sans frontières contaminée au Liberia.
Cette femme, qui se trouvait toujours jeudi matin à Monrovia où elle était en mission, est le premier cas connu de contamination parmi les Français présents dans les zones touchées en Afrique.
Médecins sans Frontières attend un avion médicalisé pour la rapatrier en France. « Ca fait déjà plus de 40 heures et c’est trop long », a expliqué Bertrand Draguez, directeur médical de l’ONG, lors d’une conférence de presse à Paris.
Cette femme, dont la fonction n’a pas été précisée, faisait partie du personnel médical de l’ONG et se trouvait au Liberia depuis « plusieurs semaines », a-t-il dit.
L’avion médicalisé, appartenant à une compagnie privée, devait décoller des Etats-Unis, d’où le temps perdu, a expliqué l’ONG, ajoutant avoir dû elle-même jusqu’à présent « coordonner l’évacuation ».
La malade sera soignée à l’hôpital militaire Bégin à Saint-Mandé, tout près de Paris, qui est équipé spécifiquement « de deux chambres à pression négative », a indiqué le service de santé des armées.
MSF n’a donné aucune précision sur l’identité de la patiente, soucieuse de protéger son « intimité ». Mais il s’agit bien de « la première collègue occidentale » de l’ONG à être affectée, avait confirmé la veille Mego Terzian, président de MSF France, rappelant que plusieurs membres africains de l’ONG avaient déjà été touchés.
Cette femme a été placée mardi dans un centre d’isolement de l’organisation au Liberia, « dès l’apparition des premiers symptômes ». Les tests de laboratoire ont confirmé une infection au virus d’Ebola, contre lequel il n’existe pour l’instant aucun traitement, ni vaccin homologué.
Interrogé sur les conditions de travail de cette femme contaminée, les responsables de MSF ont souligné que « l’investigation prend du temps ». « C’est pas en deux secondes qu’on va savoir comment elle a été contaminée », a expliqué Bertrand Draguez. « Ce qu’on sait c’est que les mesures de protection standard, qui sont extrêmement rigoureuses et strictes, ont été suivies », a-t-il précisé. « Le personnel médical reste entre 1H, 1H30, avec la combinaison, parce qu’après c’est trop chaud ». Au bout d’une heure, « il y a des rotations » entre le personnel, a-t-il expliqué.
L’épidémie d’Ebola qui sévit en Afrique de l’Ouest a fait depuis le début de l’année près de 2.500 morts sur près de 5.000 cas recensés principalement au Liberia, en Sierra Leone et Guinée.