Dans leur jargon, les militaires appellent cela une «opération d’opportunité». Soit un raid non-planifié, qui peut se déclencher en quelques heures, sur la foi d’un renseignement vérifié. Dans la nuit de lundi à mardi, des Mirage 2000 français ont bombardé un campement de combattants dans le secteur d’Abeïbara, dans le nord du Mali, à proximité de la frontière algérienne. Des hélicoptères Tigre ont également été impliqués dans l’intervention. Au sol, le colonel Patrick Steiger, porte-parole de l’état-major des armées, décrit une action «combinée» des soldats de «Barkhane» et des forces spéciales de l’opération «Sabre».

Des «signes visibles» d’appartenance retrouvés

Quinze personnes ont été «mises hors de combat», c’est-à-dire tuées ou capturées. Aucun combattant n’a pu s’échapper, selon Patrick Steiger. Des armes légères et des munitions ont été saisies et détruites. Les hommes étaient des éléments d’Ansar Dine, d’après l’état-major. «Des signes visibles» de leur appartenance à l’organisation jihadiste, notamment un drapeau, auraient été découverts sur place.

Ansar Dine est dirigé par l’un des hommes les plus recherchés du Sahel, Iyad Ag Ghaly. Ce Touareg malien de la lignée noble des Ifoghas a pris la tête de la nouvelle entité appelée Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimin (le «Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans»), une coalition des mouvements islamistes actifs dans la région qui a prêté allégeance à Ayman al-Zawahiri, le leader d’Al-Qaeda, en mars.

Très présent dans le nord du Mali, Ansar Dine a revendiqué plusieurs attentats qui ont tué des soldats français de l’opération «Barkhane». Ce jeudi, Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimin a publié un communiqué se félicitant de trois attentats visant l’armée malienne à Soumpi (centre), la Mission des Nations unies pour le Mali à Kidal (nord) et des gendarmes maliens à Dioro (centre).

Célian Macé