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Qui réduit les marchés en cendres ?

Encore sous le choc, les commerçants n’ont pu que constater les dégâts  dans la nuit du Jeudi 20 au vendredi 21 Mars 2014 après le passage du feu au Marché Rose. Bilan : des centaines de milliards Fcfa partis en fumée.

Faits divers

Le jeudi 20 Mars 2014, aux environs de 22 h, les riverains du quartier de Bozola ont été alertées par des flammes au sein du grand marché. Le site en proie à la braise n’était autre que le célèbre Marché Rose de Bamako, l’épicentre même du grand marché.

Alertés, les sapeurs-pompiers de la zone n’ont pu faire face au feu. Ils appelèrent en renfort les sections de Sogoniko et Sotuba. Le feu n’a finalement été maitrisé qu’au petit matin du Vendredi 21 Mars vers 9 h.

 

L’hypothèse la plus plausible serait celle du court-circuit. Certains habitués du Marché Rose, estiment que des branchements anarchiques étaient légion au grand marché de Bamako. Le Marché Rose n’échappant pas à la règle. Cet évènement malheureux y aurait ainsi pris sa source.

Les sinistrés, dans leur grande majorité, n’avaient que ce mot à la bouche :  «Je m’en remets à Dieu ».

D’abord victimes de l’incendie, ils n’ont pu sauver grand-chose du fait de l’irruption des pillards. C’est ce qui explique la présence de la gendarmerie sur les lieux et permettre aux sapeurs-pompiers de combattre sereinement le feu.

Le président Ibrahim Boubacar Keita, en tournée du coté de Mopti au moment des faits, doit forcement se sentir indexé. Pas seulement parce qu’il compatie comme tout un chacun à la peine des sinistrés, mais à cause du contexte. Depuis plus d’un mois, il est en guerre ouverte avec une grande partie des commerçants de la capitale. L’opération de déguerpissement qu’il a enclenché n’a pas plus aux concernés qui y trouvent leur gagne pain.

 

Si déguerpissement rime avec recasement, c’est une mission impossible pour le comité chargé de la question, qui continue de tourner en rond. Par ailleurs, l’attente devient longue après le tapage médiatique sur un recasement «immédiat» à des prix exorbitants pour l’acquisition des lots en question. Comment parler de millions à des déguerpis qui ne gagne même pas 10 000 Fcfa par jour ? Les commerçants chassés ont d’ailleurs commencé à revenir après un sérieux accrochage dans la soirée du Mardi 18 Mars 2014 avec un important dispositif de la police nationale.

 

Cette catastrophe n’est pas un nouveau. C’est une monnaie courante qui survient avant même le refroidissement des cendres des marchés Médine (Sougouni Coura) et des Colas situé en face de l’hôpital Gabriel Touré. On était déjà à la mi-mars. Aujourd’hui, c’est autour du Marché Rose de Bamako. Ce cycle de ravages incendiaires profite-t-il à quelqu’un ou à un groupe de personnes, voire des personnalités ?

 

En tout cas, après le sinistre du Marché aux colas, un important dispositif sécuritaire surprise a été déployé. Comme si cette catastrophe arrangeait quelqu’un ou un groupe d’individus qui se reconnaîtront à travers ces lignes.

 

Pour corser la note, l’accès aux toilettes publiques et les sentiers permettant aux piétons d’accéder à la gare ferroviaire ont été carrément interdits. L’attitude des forces de l’ordre au lendemain des incendies pousse à l’hypothèse de la conspiration. Si les motifs des incendies n’ont pas encore été relevés, il est certains que les supputations ont déjà envahi les débats.

 

La méfiance est alors de mise du côté des commerçants. L’incendie du Marché Rose a compliqué la tâche aux autorités qui voient revenir les déguerpis. Le ministre de la Protection civile et le chef du gouvernement se sont rendus sur place pour constater les dégâts. Oumar Tatam Ly a apporté son soutien aux sinistrés, annonçant du coup qu’une commission d’enquête a été constituée. Elle sera pilotée par le directeur général de la police.

 

Le gouvernement se retrouve ainsi face à une équation à plusieurs inconnues qui se résume en un seul point : Comment assurer la bonne gestion des marchés de Bamako ? Qui met le feu aux marchés de Bamako ? Et, pourquoi ? Les hypothèses les plus inimaginables coulent de source. Le désengorgement des marchés passe-t-il par les incendies. Les djihadistes sont-ils passés par là ? Est-ce les véreux commerçants surendettés auprès des banques de la place ou bien les déguerpis ?

 

A propos d’incendie, l’aéroport de Nioro a été la proie d’un brasier d’une rare violence.

Idrissa Kéita

 

 

SOURCE: Le Témoin

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