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Questions orales au CNT : des dossiers chauds

Lutte contre la corruption, vente des bâtiments publics, négociation avec les terroristes… les conseillers ont réclamé et obtenu les explications du gouvernement sur ces sujets de préoccupation nationale

 

Trois membres du gouvernement se sont prêtés, hier au Centre international de conférences de Bamako, à la séance des questions orales, à eux adressées, par des conseillers du Conseil national de Transition. Il s’agit du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mohamed Sidda Dicko, de son collègue de la Réconciliation nationale, le colonel-major Ismaël Wagué et du ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Promotion des Investissements, Harouna Niang. C’était à la faveur d’une séance plénière du Conseil dirigée par son président, le colonel Malick Diaw.

Ces questions orales, toutes d’actualité, tournent autour de la lutte contre la corruption, de la mise en œuvre de la Loi de programmation et de réforme du secteur de la justice, du dossier concernant les tueries lors des événements des 10, 11 et 12 juillet 2020 suite aux manifestations organisées par le M5-RFP, de la situation de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (Oclei). S’y ajoutent la vente des bâtiments publics appartenant à l’État, les accords locaux conclus récemment entre les communautés au Centre du pays et la flambée du prix des denrées alimentaires et des produits de première nécessité.

Premier à intervenir, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme a indiqué que la lutte contre la délinquance économique et financière n’est pas un slogan, rappelant tout un arsenal institutionnel de lutte contre le phénomène à travers l’existence du contrôle administratif, du contrôle juridictionnel et celui du Parlement.

«Donc, toutes les composantes institutionnelles ont une réponse à donner à la lutte contre la corruption», a déclaré Mohamed Sidda Dicko. D’après le Garde des Sceaux, le problème n’est pas lié aux textes mais au respect de ceux-ci et le choix des hommes.

Parlant de l’indépendance de l’autorité judiciaire, le ministre Dicko dira que les magistrats n’obéissent qu’à la loi dans l’exercice de leur fonction. Il a ajouté que ces hommes de droit n’ont pas d’ordre à recevoir de qui que ce soit. Concernant les événements des 10, 11 et 12 juillet 2020, le chef du département en charge de la Justice a signalé que les tribunaux sont déjà saisis de cette affaire particulièrement celui de la Commune III, ajoutant qu’un juge d’instruction est déjà désigné.

S’agissant du cas de l’Oclei, suite à une conciliation entre l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et le gouvernement pour mettre en arrêt les activités de l’Office, Mohamed Sidda Dicko a affirmé ne pas être garant de cet accord, a soutenu que la structure est fonctionnelle. La preuve, selon lui, les déclarations des biens sont déposées à la Cour suprême.

Interrogé sur le problème du «supposé bradage» des bâtiments publics, le ministre Dicko a indiqué que la justice qui avait été saisie, a rendu un arrêt de non lieu. Selon lui, la gestion de cette affaire ne relève pas de son département, mais d’autres ministères.

Quant au ministre de la Réconciliation nationale, il est revenu sur les accords de réconciliation obtenus dans les Régions de Mopti et de Ségou. Pour le colonel-major Ismaël Wagué, ces accords ont contribué à diminuer le nombre d’attaques et de violence dans la zone. Le ministre Wagué a signalé aussi que la réduction de la violence est due également aux résultats obtenus par les FAMa.

Toutefois, selon lui, ces conventions se font dans le strict respect des règles de l’État. À ce propos, il a donné l’exemple de Farabougou où les «djihadistes» avaient demandé que l’armée quitte la localité. Ils ont reçu un niet catégorique des autorités.

De son côté, le ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Promotion des Investissements a indiqué qu’à la date d’aujourd’hui, tous les prix des denrées alimentaires et des produits de première nécessité sont à la baisse, à l’exception de celui de la viande et de l’huile importée. D’après Harouna Niang, cela a été possible grâce aux efforts de l’État estimés à environ 30 milliards de Fcfa.


Bembablin DOUMBIA

Source : L’ESSOR

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