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Questions d’actualité à l’hémicycle ; L’apparence l’emporte sur la substance

Si certains observateurs se disent satisfaits, d’autres sont pourtant restés sur leur faim à l’issue de cette première interpellation du gouvernement par l’Assemblée nationale dans le cadre des questions d’actualité. Lors des débats retransmis en direct par l’Ortm, plusieurs députés se sont plutôt préoccupés de leur image sur le petit écran. De sorte que l’essentiel a presqu’été oublié au profit de l’apparence.

 

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Rarement la salle Modibo Keita a enregistré autant de monde. Plusieurs députés ont répondu présents à l’appel de l’honorable Issaka Sidibé, président de l’institution.

Une première dans l’histoire de l’Assemblée nationale du Mali, cette séance de «questions d’actualité» portait sur deux sujets : «l’insécurité grandissante dans nos villes et campagnes et la pénurie de la carte nationale d’identité et le passeport». Le Premier ministre Moussa Mara et son ministre de l’Intérieur, le Général Sada Samaké, ont apporté des réponses plus ou moins satisfaisantes aux préoccupations des élus du peuple.

 

Les braquages, vols à mains armées de plus en plus réguliers, les cambriolages avec mort d’hommes, les attaques des paysans et des forains, les vols de bétail, la détention abusive d’armes, l’absence de l’Administration et des forces de sécurité dans certaines localités du pays, notamment les régions de Mopti, Tombouctou et Gao.

 

Pourquoi la carte nationale d’identité et le passeport se font-ils rares depuis deux ans avec comme corollaire la spéculation ?         Quels sont les moyens  et les actions en cours pour assurer la sécurité de la population dans les  villes et campagnes ?  Voilà autant de préoccupations auxquelles les députés voulaient avoir des réponses. Mais surtout des engagements fermes  du gouvernement pour apporter des solutions dans de brefs délais.

 

 

Le Ministre de la sécurité Sada Samaké, soutenu parfois par le chef du gouvernement, s’est défendu comme il peut. Le patron de la sécurité a reconnu le manque de moyens opérationnels des forces de sécurité et le mauvais comportement de certains éléments. Avant d’indiquer que plusieurs policiers et gendarmes sont des enfants de députés, de militaires, de ministres et autres cadres de l’Administration. Dans sa réponse aux différentes questions, le général Samaké a rassuré les députés sur la détermination du gouvernement à assurer la quiétude des populations sur toute l’étendue du territoire national. Selon lui, un dispositif de renforcement des forces de sécurité était en préparation pour  les zones de Youwarou, Ténenkou, Léré et la région de Kidal.  Mais la déroute de l’armée à Kidal, le 21 mai dernier, a  freiné cette opération. Concernant la pénurie de la carte nationale d’identité et la spéculation autour de ce document, le ministre de l’intérieur a été on ne peut plus clair : «la carte d’identité nationale fait 1700 F CFA,  donc 1000 pour la carte et 700 F pour les deux timbres». Malheureusement, la réalité est tout autre dans les commissariats et les brigades de gendarmerie où la carte d’identité est vendue entre 5000 et 15000F.  Pour apporter une solution à la pénurie de la carte d’identité et du passeport,  le ministre a indiqué que le  gouvernement envisage de prendre en compte les données du Ravec pour identifier chaque Malien à travers un numéro d’identification nationale et la mise en circulation des passeports biométriques.

 

 

Pour le ministre, la pénurie de ces documents est la conséquence de la  faiblesse de la dotation budgétaire.  Le Premier ministre  explique, de son côté, la nécessité d’augmenter la production de 1.220.000 cartes d’ici 2015 au lieu de 700.000.

 

 

Le général Sada Samaké a apporté un démenti aux rumeurs sur les impayés que l’Etat doit à Alou Tomota, le confectionneur   de la  carte d’identité. «Alou Tomota n’a pas d’impayé avec l’Etat, d’ailleurs une importante quantité de cartes d’identité est en passe d’être acheminée au niveau des différents commissariats de police, de brigades de gendarmerie pour résorber cette pénurie de cartes d’identité». Un fait marquant de cette première séance de questions d’actualité, c’est l’insuffisance du temps pour les différents intervenants. En effet,  d’un côté comme de l’autre, personne n’est parvenu à exprimer ses préoccupations à fond.  Durant les 120 minutes de débats, le président de l’Assemblée nationale Issaka Sidibé a, à plusieurs reprises, coupé la parole au ministre de la Sécurité intérieure, mettant du coup un frein  aux réponses du ministre.

 

Nouhoum DICKO

 

SOURCE: Le Prétoire

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