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Que sont-ils devenus… Ousmane Diarra : Ancien douanier, joueur et président de la Fémafoot

Pour l’animation de la rubrique “Que sont-ils devenus ?”, le même traitement journalistique est réservé à tous les héros. Depuis son lancement, elle s’est inscrite dans cette logique pour sortir de l’oubli les hommes et femmes qui ont marqué un domaine précis. Mais il nous revient aussi de rencontrer parmi ceux-ci, certains qui ont une carrière exceptionnelle et multidimensionnelle. C’est le cas de notre héros de la semaine, Ousmane Diarra, ancien joueur du COB, ancien membre de la Ligue de football du district de Bamako, ancien président de la Fémafoot, ancien membre des comités d’organisation des compétitions interclubs de la Confédération Africaine de Football, président d’honneur de la Fémafoot, ancien directeur général de la douane. Bref. Son carnet d’adresses est tellement fourni que la nécessité de condenser son article s’est imposée à nous au risque d’ennuyer nos fidèles lecteurs. Après son départ de la présidence de la Fémafoot en 1992, il a accepté de tomber dans l’anonymat, de vivre en dehors du sport et de tout engagement sportif. Nous avons pu rencontrer l’ancien président de la Fémafoot par le canal d’un inconditionnel de la rubrique, Boubacar M. Diallo dit Sepp Maïer, ancien gardien de but du COB et kiné des différentes équipes nationales. Ba Ousmane nous a reçus à son cabinet, un des appartements du domicile parental à Bamako Coura.

Ousmane Diarra est reconnaissant au football parce qu’il lui a permis de connaître plusieurs  personnes dans notre pays, en Afrique et dans le monde. Aujourd’hui  ce qu’il sait des hommes et de la vie, il le doit au football. En tant que dirigeant sa participation aux activités sportives en dépit de ses occupations professionnelles au sein de l’administration a permis de servir le football avec un dévouement que rien ne peut ébranler.

Cependant, les grandes déceptions d’Ousmane Diarra proviennent des considérations stériles et injustes, de la méchanceté gratuite et surtout les grandes ingratitudes que seul le sport peut servir. Selon lui, l’esprit de clan et d’équipe achève de faire du sport le phénomène social le plus ingrat de son époque en tant que joueur.

Ousmane Diarra avec Michel Platini

L’entretien avec Ousmane Diarra a servi de boussole pour retenir ses qualités : un homme d’Etat avec des principes qui refuse de régler ses comptes avec l’Histoire, un grand intellectuel doté d’un sens élevé de responsabilité.

Ousmane Diarra est né le 29 septembre 1946 à Bamako, inspecteur des douanes de classe exceptionnelle il fait valoir ses droits à la retraite le 31 décembre 2008, au terme d’une riche carrière que nous évoquerons plus bas. Natif du centre-ville de la capitale, le football était forcément son sport favori.

Il a évolué à l’Olympia Sports de Bamako-Coura, pour ensuite rejoindre le Club olympique de Bamako (COB) lors de la saison 1962-1963. Il est resté dix ans en tant que capitaine d’équipe. Au même moment Ousmane Diarra a joué avec les équipes du Mouvement pionnier de Bamako-Coura, du lycée Askia Mohamed,  de l’ENA, de l’Union sportive des douanes de Paris,  de l’Association des douanes de Neuilly et du Sangha Club de Mopti.

En 1973, il prend sa retraite footballistique parce que son emploi du temps administratif ne lui permettait plus de disposer de temps réel pour s’entraîner. De Mopti, il est affecté à Bamako en 1976, et c’est le moment choisi par les dirigeants du COB de tout mettre en œuvre  pour le placer à la Ligue du district. C’est ainsi qu’Ousmane Diarra a occupé le poste de secrétaire général adjoint auprès de la vieille génération : Tiéba Coulibaly, Adama Traoré, Bakary Dossolo Traoré, Djibril Maïga.

Les événements du 28 février 1978 ont mis en veilleuse l’existence et les activités de la Fémafoot. Le département des Sports, dirigé à l’époque par Me Alioune Blondin Bèye, a mis en place une Commission provisoire régionale de la Ligue de Bamako où Ousmane Diarra occupa le poste de trésorier général et une Commission provisoire nationale de la Fémafoot au sein de laquelle il devint président de la commission technique et des jeunes. L’année suivante, la normalisation de ces instances footballistiques le place à la tête de la Ligue, et à la vice-présidence du bureau fédéral après le colonel Cheick Diarra. Quand ce dernier a été appelé à d’autres fonctions en 1986, Ousmane Diarra prend les destinées de la gestion du football malien pendant quatre ans (1988-1992). De nombreuses questions nous brûlaient les lèvres pour aborder les faits marquants de sa mandature.

Pondération

Mais il n’a pas voulu ouvrir cette brèche, afin qu’on s’y engouffre, se contentant toujours de nous convaincre d’ignorer certaines questions.  Même son départ de la Fédération, qui selon nos informations avait tendance à être un règlement de compte, n’a pas non plus été une occasion pour aborder certains détails.

Avec les différents ministres des Sports, Ousmane Diarra a participé aux études sur la pérennité du système de gestion des activités du football au Mali, l’application de la réforme générale sur le sport en dépit des difficultés financières enregistrées pour le financement des activités sportives par le budget d’Etat, l’ajustement de la réforme sportive pour une application possible et rationnelle.

Quelles étaient les relations entre le département des Sports et la Fédération ? Comment les primes des équipes nationales étaient gérées ? Quel slogan tenait la Fédération pour motiver les joueurs avec des sommes d’argent dérisoires ? “La Fédération relève du ministère des Sports. Le fait d’avoir la responsabilité de la gestion du football ne saurait occulter la notion de hiérarchie entre les deux entités. C’était un partenariat dans la symbiose, bref les rapports étaient normaux. L’Etat avait de la peine à payer les primes. Ce n’était pas quelque chose d’organisé, les dirigeants aussi faisaient de leur mieux. Pas de slogan particulier pour les joueurs, la Fédération donnait en fonction de ses moyens, à la suite d’un budget introduit auprès du ministère”.

Inscrit à l’école de la République en 1953, il décroche le baccalauréat en 1967 pour rentrer à  l’Ecole nationale d’administration (ENA). Il prend fonction le 15 octobre 1971, comme inspecteur des douanes. Ainsi commence sa longue et riche carrière administrative avec une première formation à l’Ecole des douanes en France en 1973. Avant de s’envoler pour cette étude, il occupait le poste de chef de brigade à Faladié. A son retour, il est nommé directeur régional des douanes de Mopti, pour ensuite enchaîner les promotions :

–      Chef de bureau de Bamako-Sénou, chef de bureau des enquêtes douanières, chef de bureau des régimes économiques, chef de bureau législation et réglementation, chef de bureau des acquis à caution, chef de bureau du contentieux, chef de bureau de l’inspection des services douaniers, directeur général adjoint des douanes et directeur général en 1991.

Après les mouvements du 26 mars 1991, Ousmane Diarra est relevé et nommé conseiller technique au ministère de l’Economie, des Finances et du Commerce, un an après il occupe les mêmes fonctions au ministère de l’Economie et du Plan.

En 1994, il est désigné membre de la Cellule de contrôle et de redressement économique. Après cette mission stratégique, il retourne à la direction générale des douanes comme conseiller du directeur jusqu’à sa retraite en 2008.

Intellectuel racé Ousmane Diarra s’est donné quelques mois de repos, pour créer son bureau d’études, chargé de la formation et des consultations d’appui conseils.

L’ancien président de la fédération  est marié et père de cinq enfants, avec de nombreux petits-enfants. Dans la vie, il aime le football, les relations humaines. Bref, nous retenons que le nom de l’ancien président de la Femafoot, Ousmane Diarra figure dans les annales du football malien avec la première coupe sous régionale remportée par les Aigles en 1989, la finale de la Can junior ratée par les Aiglons en 1988, la Coupe du monde jouée en Arabie saoudite.

O. Roger Tél (00223) 63 88 24 23

 

 

Source: Aujourd’hui Mali
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