Le monde étrange et troublant de Koko la gorille et de Kanzi le bonobo.
A la mi-août, des milliers d’individus à travers le monde pleuraient la disparition de Robin Williams, acteur et comédien adoré du grand public. Mais selon la Gorilla Foundation de Woodside, en Californie, nous n’avons pas été les seuls primates à avoir été attristés par sa mort.
Dans un communiqué de presse, la fondation annonçait ainsi que Koko -femelle gorille au centre de recherches sur la capacité au langage des singes et une célébrité à part entière- était devenue «silencieuse et songeuse» en apprenant la mort de Williams, pour sombrer ensuite encore davantage dans la «mélancolie». Dans le communiqué de presse, Williams était décrit comme l’un des «meilleurs amis» de Koko, après avoir passé tout un après-midi avec elle en 2001. La fondation associait d’ailleurs son texte à une vidéo, tournée ce jour-là, et montrant Koko et Williams rire et se chatouiller l’un l’autre. A un moment, on voit Koko soulever le t-shirt de Williams et toucher son torse. Dans une autre scène, Koko chipe les lunettes de Williams et les met sur son nez, avant de se promener avec dans sa cabane.
Des images qui, là encore, ont su toucher le public. Au lendemain de la mort de Williams, la vidéo rassemblait déjà 3 millions de vues. Bon nombre de spectateurs étaient ébahis et émus d’apprendre qu’un gorille avait pu tisser un lien avec l’acteur en un seul après-midi et que, treize ans plus tard, non seulement l’animal se souvenait de lui et comprenait le caractère définitif de sa mort, mais en portait le deuil. La fondation se félicitait de cette relation, considérée comme un triomphe sur les «frontières inter-espèces» et l’histoire fut relayée par BuzzFeed, le New York Post ou même Slate.com.
Mais cette histoire est aussi l’un des meilleurs exemples d’une interprétation sélective, une critique que les recherches sur le langage des singes ont dû affronter dès (…) Lire la suite sur Slate.fr