La cour d’appel de Paris a confirmé jeudi le renvoi aux assises de deux anciens bourgmestres rwandais, Tito Barahira et Octavien Ngenzi, pour leur participation présumée au génocide des Tutsi en 1994, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Renvoyés aux assises pour génocide et crimes contre l’humanité, les deux hommes, qui contestent les faits, peuvent encore se pourvoir en cassation. Contactés par l’AFP, leurs avocats ne se sont pas prononcés sur ce point vendredi.
Tito Barahira, 63 ans, et Octavien Ngenzi, 69 ans, qui s’étaient succédé comme bourgmestres à la tête de Kabarondo, sont notamment accusés d’avoir participé au massacre de centaines de Tutsi réfugiés dans une église de cette commune de l’est du Rwanda, le 13 avril 1994.
Il s’agirait du deuxième procès en France en lien avec les tueries de 1994, après celui de Pascal Simbikangwa, ex-officier de la garde présidentielle rwandaise condamné en mars à 25 ans de réclusion criminelle pour génocide et qui a fait appel.
Octavien Ngenzi avait été retrouvé à Mayotte en 2004 où, sous une fausse identité, il avait sollicité le statut de réfugié politique. Tito Barahira a été interpellé en avril 2013 à Toulouse où il s’était installé.
Plus d’une vingtaine d’enquêtes sont en cours au pôle “crimes contre l’humanité” du tribunal de grande instance de Paris sur des Rwandais soupçonnés d’avoir participé aux massacres. Contrairement à d’autres pays comme le Canada ou la Norvège, la France n’a jamais extradé de génocidaire présumé vers le Rwanda.
Entre avril et juillet 1994, quelque 800.000 personnes avaient été tuées en 100 jours environ, essentiellement parmi la minorité tutsi. Les massacres avaient débuté juste après l’attentat du 6 avril 1994 contre le président hutu Juvénal Habyarimana.
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