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Quand le djihadisme se finance sur le dos des populations

Dans la guerre que mènent les groupes djihadistes pour imposer leur idéologie, le besoin en ressources alimentaires et financières est fondamental pour leur survie. Le modèle économique adopté par l’EIGS et le JNIM est désormais bien connu, leur financement s’appuyant essentiellement sur des populations qui n’ont d’autre choix que de se soumettre à ce qui peut être qualifié de racket généralisé.

 

Les besoins des terroristes sont colossaux. Pour mener leur combat, ils doivent évidemment disposer de véhicules, de carburant, de matériels, d’armements, de munitions, de quoi payer les combattants, etc…   Lorsque le sujet du financement des groupes terroristes est abordé, on pense immédiatement aux sommes exorbitantes qui leurs sont versées en échange de la libération d’otages, dans le cadre d’accords de « non-agression » passés avec certains Etats ou encore au trafic de drogue. Mais au final, une grande partie de cet argent est détourné au profit personnel des chefs djihadistes faisant reposer leurs besoins importants sur les populations des territoires qu’ils occupent.

De ce fait, c’est la survie même des habitants qui est en jeu. De façon délibérée et ouverte, les djihadistes s’en prennent aux populations, disséminent leurs discours idéologiques et effectuent leur travail de racket. C’est ce processus qui se met en place dans leurs zones d’action et plus particulièrement dans la région de Sévaré. En instaurant un climat d’insécurité, la population prend peur et n’a d’autre choix que de se soumettre. Inexorablement, sous prétexte de zakat ce sont bien les ressources vitales des villageois qui sont pillées. Ainsi, les récoltes de riz sont détournées, le bétail volé, les approvisionnements à destination des populations sont également détournés et revendus. Fatalement les populations voient le fruit de leur travail acharné leur échapper.

En agissant ainsi dans toutes leurs zones de prédation, les djihadistes appauvrissent donc des populations entières dont le niveau de vie est déjà en état d’extrême fragilité. Affamées, les habitants voient le taux de mortalité des enfants, des vieillards et des femmes grimper en flèche, révélant toute l’inhumanité dont sont capables ceux qui veulent imposer une idéologie d’un autre âge. Avec de telles méthodes, il est rassurant de constater qu’ils n’obtiennent pas l’adhésion d’une population saignée à blanc. Il est donc indispensable que l’Etat retrouve sa place dans ces territoires et viennent contrer l’emprise terroriste sur son peuple. Privés de ces ressources alimentaires et financières vitales, le JNIM et l’EIGS ne devraient pas survivre très longtemps.

Aïcha Sangaré

SourceMalijet

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